"On a dû s'accrocher" : comment l'Apanc s'est battu pour obtenir l'autorisation d'adopter les animaux de la fourrière

Le nombre de chiens trouvés chaque jour par la fourrière augmente de plus en plus.

Il aura fallu deux ans au collectif d'associations calédoniennes de la cause animale, pour réussir à sauver certains chiens de l'euthanasie à la fourrière, par l'intermédiaire d'adoptions. Dans un cadre bien défini.

"Le 9 avril 2021, on a enfin eu le feu vert". Virginie Sala, la porte-parole de l'Apanc, qui représente six associations de défense du bien-être animal, n'est pas mécontente d'avoir travaillé deux ans sur un dossier complet de 30 pages. Elle a enfin obtenu l'autorisation de faire sortir des animaux non réclamés de la fourrière pour les faire adopter. Une victoire pour celle qui n'a jamais abandonné malgré la réticence de certaines communes du grand Nouméa. Son objectif : sauver des animaux de l'euthanasie. 

Retoqué, retoqué... puis approuvé à l'unanimité lors d'un conseil syndical des communes, on a dû s'accrocher !

Virginie Sala, porte-parole du collectif Apanc

 

Des conditions d'adoption précises

Avant de pouvoir être adopté, l'animal doit avoir séjourné huit jours au moins à la fourrière, pour laisser le temps à son éventuel propriétaire de le récupérer moyennant 3 500 francs de frais quotidiens. Il est ensuite présenté sur le site internet sign.nc avec une photo, la date et le lieu de capture, et son numéro de puce, s'il en a une. Ensuite, il est impératif de faire une demande auprès du collectif ou de la Spanc. L'Apanc réalise alors une pré-visite chez le futur propriétaire. Condition essentielle : avoir un jardin clôturé pour éviter tout risque de fugue.

Pour adopter un animal, il faut aussi compter 15 000 francs, stérilisation comprise. "On a demandé aux communes que les personnes à faible revenu puissent payer par mensualité mais comme ce n'est pas encore possible, on avance les frais, explique Virginie Sala. Les personnes qui le souhaitent peuvent échelonner le paiement avec nous."

C'est grâce à la force du collectif que l'on peut aider financièrement les heureux futurs propriétaires.

Virginie Sala

 

"Il faudrait plus de campagnes de stérilisation"

Pour aboutir à ce résultat, qui reste limité par un quota à neuf sorties d'animaux par mois pour le moment, le collectif a collaboré avec le chargé de mission pendant trois mois pour établir un état des lieux et innover avec cette nouvelle convention. "Bien sûr, nous ne perdons pas de vue qu'il faudrait plus de campagnes de stérilisation, dans les quartiers à forte densité animale mais cela représente un coût que nous ne pouvons assumer", explique-t'elle. Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement provisoire, milite de son côté, pour l'obligation d'identification des animaux avec une puce. Un autre bras de fer qui fera sans doute débat.