Open BNC : un 20e anniversaire historique et émouvant, Mochizuki titré en simple

Shintaro Mochizuki est devenu le premier japonais à remporter le Challenger ATP de Nouméa.
Finale du tableau simple à sens unique samedi 4 janvier entre le Japonais Mochizuki et l'Australien Bouzige. Un succès 6-1, 6-3 qui parachève une édition 2025 particulière. Retour sur la rencontre décisive et le tournoi dans son ensemble.

Il n'a rien laissé au hasard et en a été récompensé. Avant de disputer sa demi-finale, vendredi soir, face à l'Autrichien Rodionov, Shintaro Mochizuki surveillait de près, en tribune, son potentiel futur adversaire pour le titre à Nouméa. Il a pris des notes et retenu un point : Bouzige sera difficile à faire tomber. " Il a été incroyable. Tellement puissant dans les échanges. Je me suis dit que face à un tel adversaire, je devrais beaucoup courir, défendre un maximum de balles et l'attaquer aussi souvent que possible ".

Gros défenseur, et déterminé à finir rapidement les échanges, Mochizuki a dominé l'édition 2025 de l'Open BNC.

Une promesse tenue sur la dernière marche de l'Open BNC, en ne laissant aucune possibilité au rival tant redouté d'installer son jeu. L'une des méthodes employées : jouer long croisé, monter au filet et terminer rapidement les points à la volée. Le Japonais, ancien numéro 1 mondial junior, en récolte vite les fruits, prenant dès le premier jeu le service adverse. Sur le sien, il marque quatre points consécutifs pour mener 2-0.

Premier titre d'un Japonais au Challenger de Nouméa

Sans doute fatigué par ses derniers matchs et derniers tournois, comme il l'a confié après la finale au directeur du Challenger de Nouméa, Olivier Le Dain, Bouzige déjoue. Il est souvent trop long dans ses coups, et se retrouve face à un tennisman qui renvoie très bien ses services et cherche à abréger le duel. Alors que beaucoup de balles rasantes en demi-finale contre Lestienne lui permettaient de mettre du rythme, il semble déstabilisé par celles parfois bombées du Japonais. L'écart grimpe : le premier set s'achève sèchement 6-1. "Il y avait beaucoup de vent ce samedi, je pensais que ce serait difficile pour lui de servir, notamment sur ses deuxièmes balles. J'ai décidé de m'en servir comme avantage et j'ai gardé cette ligne de conduite".

Dans la manche suivante, l'ancien 129e mondial en 2023, poursuit son travail et crée un nouvel écart lorsqu'il breake pour le 3-1. Mais il commet à son tour plus de fautes directes et perd son service dans le jeu suivant. Emoussé physiquement, il prend davantage de temps au service et se voit même signifier un avertissement. C'est une opportunité pour Bouzige de renverser le match, ce qu'il ne parvient pas à faire, s'inclinant sur trois points consécutifs dans la foulée et concédant un nouveau jeu blanc. Mochizuki signe un ace pour prendre ses distances à 5-2. Il remporte le deuxième set 6-3, le match, et cette édition 2025 de l'Open BNC. C'est le premier titre d'un Japonais à Nouméa. Lors de la finale 2020, son compatriote Yuichi Sugita s'était incliné 6-2, 6-2 contre l'Américain J.J Wolf, meilleur parcours alors enregistré.

Sinclair entre dans l'histoire

Blake Bayldon et Colin Sinclair ont remporté le double 6-3, 7-5 contre les Japonais Tagushi et Matsuda.

De cette semaine au Ouen Toro, on retiendra un autre fait marquant et inédit : le troisième sacre consécutif en double décroché par le Mariannais Colin Sinclair. L'Australien Stephen Huss s'était offert le doublé en 2004 et 2005, comme la paire américaine Krajicek/Sandgren, en 2013 puis 2015, et le duo Sinclair/Statham, ces deux dernières années.

Associé cette fois à l'Australien Blake Bayldon, Sinclair est devenu champion pour la troisième fois. "J'en ai parlé avec ma compagne, je me demandais si un triplé avait déjà été réalisé sur un Challenger. Peut-être pas très souvent. Donc c'est vraiment spécial pour moi", nous confiait-il après la finale 2025 remportée 6-3, 7-5 contre les Japonais Tagushi et Matsuda. Un moment qui restera gravé également pour Bayldon. "C'est mon premier titre en Challenger. C'est assez énorme pour moi. J'ai connu trois finales jusqu'ici sans en gagner une. Cela fait du bien d'être enfin sacré ! "

Courte et Salaün-Ouillemon à la hauteur

Les Calédoniens engagés dans le tournoi n'ont eux pas démérité. A bientôt 18 ans, Heremana Courte a passé deux tours en double et s'est incliné face aux futurs vainqueurs. En simple, Jalane Salaün-Ouillemon a poussé l'Australien Cade Birrell jusqu'au troisième set lors des qualifications (6-1, 5-7, 3-6). L'Open BNC a par ailleurs été marqué par un vibrant hommage rendu à un ancien jeune ramasseur de balle du tournoi décédé.

Pour le 20e anniversaire, des messages vidéos d'anciens champions ont aussi été diffusés. Très ému, le directeur du tournoi, Olivier Le Dain a remercié ses prédécesseurs et tous ceux qui ont soutenu et participé à l'organisation de la compétition cette année, malgré les incertitudes liées aux évènements de mai dernier et des mois qui ont suivi.