«Papa Sierra» vole vers l'Himalaya

En cadeau souvenir de cette triple transaction… un Bouddha!
L’ultime ATR 72-500 qui volait pour la compagnie Air Calédonie quitte sa flotte pour rejoindre celle de Buddha Air. La compagnie népalaise, basée à l'aéroport de Katmandou-Tribhuvan, dessert une dizaine de destinations intérieures.
«Papa Sierra», le dernier ATR 72-500 d’Air Calédonie, s’envole pour Katmandou, au Népal. L’appareil vient d’être racheté par Buddha Air pour la somme de 950 millions CFP. Quasiment la moitié de son prix à l’état neuf.
Le reportage de Sylvie Hmeun et de Michel Bouilliez.
©nouvellecaledonie


Troisième fois

Il s’agit du troisième avion d’Aircal acquis par la compagnie népalaise. «Nous pensons que la maintenance des avions d’Air Calédonie est parfaite, et nous n’avons pas eu de problème avec les autres appareils d’Air Calédonie qui composent notre flotte, explique Manges Thapa, responsable de Buddha Air. Nous avons donc confiance et c’est pour cela que nous en achetons un troisième.»  

Dix ans que l'appareil effectuait des rotations entre la Grande Terre et les îles.

Des experts d'ATR

Pour la transaction, pas besoin de se rendre à Toulouse, au siège d’ATR, qui a repris l’appareil d’Aircal pour le revendre aux Népalais. L’affaire entre les trois partenaires s’est conclue dans le hangar technique de Magenta, après avoir rempli les formalités de rigueur. «Une équipe d’ATR est venue depuis le début janvier, pour analyser la documentation, inspecter l’avion, et un de nos équipages est venu en début de semaine pour faire un vol d’acceptation avec les équipages d’Air Calédonie, décrit le représentant d’ATR, Philippe Vercruyce. Ça s’est très bien passé, parce que l’avion est en très bon état et en très bonne condition.»

Plus d'un million de passagers transportés

«Papa Sierra» quitte la Calédonie après dix ans de service entre la Grande Terre et les îles: 28000 vols, 14000 heures de vol et 1,2 million de passagers transportés. «Lorsqu’on se sépare d’un appareil, il y a toujours un petit pincement au cœur, reconnaît Samuel Hnepeune, PDG d’Aircal. Surtout pour les équipes de la compagnie, notamment les équipes techniques qui tous les jours ont entretenu ces avions, les équipages qui ont volé dessus depuis dix ans… Et la population qui a vu ces avions survoler le pays pendant dix ans.» 

Samuel Hnepeune, PDG d'Aircal, début 2018 à Magenta.

«Survoler l'Everest»

«Cet avion ne verra plus la mer tant qu’il restera dans notre flotte, lance le responsable de Buddha Air avec un sourire. En revanche, il aura la chance de survoler l’Everest, la plus haute montagne du monde, et du Népal.» Avec cette précision: toutes les compagnies aériennes du Népal restent placées sur la liste noire de l'Union européenne.

Nouvelle flotte

Quant à «Papa Sierra», avant de rejoindre le Toit du monde, il devra effectuer 29 heures de vols en cinq escales. Sa vente aura aussi contribué à l’achat de la nouvelle flotte d’Aircal : quatre ATR 72-600, tous en service.