L’usine hydrométallurgique du groupe chinois Metallurgical Corp of China "pourrait être fermée" a déclaré jeudi l’Autorité minière du pays. Pour autant rien n’est décidé. L'usine et sa mine sont les principales sources de revenus et d’emplois de la région de Madang.
Des déchets miniers, des boues rouges déversés accidentellement dans l’océan et sur la côte, une usine de nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée a pollué les eaux de la baie de Basamuk, selon des sources citées par l’agence Reuters.
Constat et réflexion
Le ministre de l’Environnement, Geoffrey Kama, a déclaré dans une interview publiée par le journal local The National, qu’il se rendrait sur le site de l’usine. "Si je vois que la pollution est importante, je fermerai le site", a-t-il déclaré, (…) "Nous devons d'abord attendre le rapport des experts, puis prendre une décision"...Les autorités du pays hésitent visiblement à envisager l’arrêt du complexe industriel. La nature de l’incident a néanmoins soulevé des questions sur la gestion environnementale de l’usine. "Les gens s'inquiètent de la façon dont l'usine fonctionne depuis des années", a déclaré Gavin Mudd, professeur associé au département d'ingénierie de la RMIT University à Melbourne. "Si cela se produisait en Australie, il y aurait des changements immédiats à la tête de l’usine, pas seulement une amende." (...) "Des échantillons de résidus du déversement ont été envoyés en Australie pour des tests et les résultats sont attendus dans moins d'un mois," a-t-il conclu.
Du nickel pour l'économie verte
L’usine de Madang, située sur la baie de Basamuk, produit du sulfate de nickel pour l’industrie des batteries électriques, à partir du minerai de la mine de nickel et de cobalt de Kurumkukari, située à environ 135 km. Les batteries pour véhicules électriques sont essentielles à la transition énergétique, mais les investisseurs exigent de plus en plus une politique d’approvisionnement responsable tout au long de la chaîne de production du nickel, comme c'est le cas en Nouvelle-Calédonie. Le marché londonien et la presse économique australienne suivent de près l'évolution de la situation sur le site de Madang.