La tension continue de monter dans les universités de Papouasie. À Goroka, les étudiants sont divisés, certains veulent continuer le boycott contre le 1er ministre Peter O'Neill, d'autres appellent à la reprise des cours. Une bagarre entre les deux camps a fait une cinquantaine de blessés.
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Le conflit dure depuis plusieurs jours à Goroka, capitale de la province des Hautes-Terres orientales. Il a dégénéré en violente bagarre, hier. On rapporte que certains étudiants étaient armés de couteaux, de lance-pierres et même d'arcs et de flèches.
De nombreux jeunes ont dû être envoyés à l'hôpital, signale Antonia Mission, reporter du média public papou NBC :
« La direction de l'hôpital provincial de Goroka et l'autorité de la santé des Hautes-Terres orientales ont dû annuler, pendant quatre heures, tous les rendez-vous pris auprès des patients pour se concentrer sur les étudiants qui sont arrivés en masse aux urgences. »
Antonia Mission raconte que c'est à la suite d'une visite de manifestants de l'université de technologie de Lae que les étudiants de Goroka ont décidé de rejoindre le mouvement pour demander la démission du Premier ministre, Peter O'Neill, accusé de détournement de fonds publics.
Leur boycott a été interrompu pendant deux semaines, après la mort d'un professeur. Cette période de deuil a pris fin mardi dernier et les étudiants se sont alors réunis pour discuter de la suite du mouvement. C'est là que des désaccords sont apparus. Des clans se sont formés selon l'origine géographique des jeunes, rapporte Antonia Mission :
« Les étudiants de Chimbu et des Hautes-Terres orientales voulaient retourner en cours. Ils ont dit qu'ils en avaient assez de ces boycotts et les élèves de quatrième année ont précisé qu'ils voulaient retourner chez eux pour faire leur stage. Ils veulent se lancer dans leur domaine et travailler. Mais les étudiants de la province d'Enga voulaient continuer à boycotter les cours. »
Pour apaiser les tensions, le directeur de l'université, Joseph Sukwianomb, a décidé de renvoyer les étudiants chez eux. Il espère qu'une pause de deux semaines sera suffisante.