PNG: finalement, le gouvernement ne fermera que partiellement le centre de rétention de Manus

Dans le centre de rétention de l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Pourtant fin avril 2016, la Cour suprême papoue a jugé que la détention des migrants était anticonstitutionnelle, et ordonné leur libération. Un avocat des réfugiés attaque en justice le ministre des Affaires étrangères pour non exécution d'une décision de justice.  
Le gouvernement papou n'a toujours pas appliqué la décision de la cour, qui a été rendue publique fin avril. Il ne sait pas quoi faire des centaines de réfugiés qui sont enfermés à Manus depuis 2013. L'Australie refuse de les accepter sur son sol, les migrants refusent de reconstruire leur vie en Papouasie Nouvelle-Guinée, et à ce jour, Port-Moresby n'a pas trouvé de pays tiers pour les accueillir. 
 
Le gouvernement papou cherche à gagner du temps, et il a trouvé un argument pour sortir de cette impasse. Selon le ministre des Affaires étrangères, Rimbink Pato, l'arrêt de la Cour Suprême ne concerne qu'un des deux camps du centre de rétention, celui où sont enfermés les demandeurs d'asile - à la base navale de Lombrum.
 
Le gouvernement papou accepte de fermer cet établissement-là et de libérer les demandeurs d'asile, sans préciser les modalités, ni le calendrier. En revanche, pas question pour Port-Moresby de libérer les 560 migrants qui ont obtenu leur statut de réfugiés, et qui sont au centre de transit d'East Lorengau. 
 
Pour Ben Lomai, l'avocat papou qui représente des migrants de Manus, le gouvernement papou bafoue purement et simplement une décision de justice (en l'occurrence, de la plus haute cour du pays). Il va donc attaquer le ministre des Affaires étrangères. 
 
« Rimbink Pato se trompe totalement et il devrait être capable de comprendre le jugement de la Cour Suprême du 26 avril, a souligné Ben Lomai, au micro de Bruce Hill sur ABC Radio Australia. L'arrêt de la cour s'applique à l'accord passé entre la Papouasie Nouvelle-Guinée et l'Australie sur l'accueil des migrants en 2013. Et le jugement est très clair: il concerne tout type de centre de détention des migrants. » 
 
L'opposition papoue est du même avis, de même que les Verts australiens: tous demandent au gouvernement papou de fermer tous les centres de détention de Manus.