Le psychologue clinicien Paul Deligny, dans son émission radio "C'est dans la tête", a consacré 45 minutes aux différents aspects de l'anxiété liée au confinement. Des solutions et des outils existent, il en partage quelques uns.
Premier conseil pour mieux vivre le confinement : accepter la situation et comprendre le pourquoi de cette période de vie qui est particulière à gérer.
Cela va de pair avec un raisonnement de type « ça ne va pas durer » et consiste à réaliser quelles émotions génèrent cette situation, les bonnes comme les mauvaises pour pouvoir accepter de les vivre complètement.
Des études ont été réalisées suite au confinement en métropole, elles ont constaté que la première émotion est l’anxiété, qui est une peur de petite à forte. Cette peur peut être la peur de tomber malade ou de ne pas arriver à gérer sa famille en confinement en fonction du lieu dans lequel on vit.
Accepter les émotions douloureuses, c’est aussi se dire « d’accord je suis inquiet » et ensuite essayer de distinguer la peur imaginaire (scénario anxiogène) de la peur réelle (il existe un virus).
Il y a des réalités à vérifier pour se raisonner, d’où l’importance de se renseigner.
L’être humain a des biais cognitifs, il a tendance à généraliser, à dramatiser ou avoir des pensées binaires. Il est possible d’y faire face soit en les exprimant, en les raisonnant, soit en se faisant aider. A noter que les psychiatres et psychologues continuent de donner des consultations à distance.
Des principes peuvent être mis en place pour nous aider gérer cette situation : aménager des espaces et des temps afin de conserver des repères tels que des horaires de repas, de sommeil, d'activités.
Le deuxième confinement est bien différent du premier car les Calédoniens ont déjà traversé ce type de situation, des stratégies sont en place à l’exemple de la vaccination.
Il existe plusieurs formes d’anxiété comme la peur de sortir : dans ce cas ce sera important de s’obliger à sortir.
Ainsi le fait de vivre seul impose de rester en relation avec les autres. Il est bon aussi de continuer à fêter les grandes occasions à distance. Ainsi il faut comprendre aussi que cette situation ne nous empêche pas de vivre des moments de bonheur, de la convivialité.
Les conseils d’hygiène de vie et de gestion du temps
Les conseils d’hygiène de vie sont essentiels face à cette anxiété : faire de la marche, trouver des activités pour faire bouger les enfants.
Différencier la semaine et le weekend pour garder des cycles nécessaires au bon état de notre biologie.
Se détendre. De nombreuses apllication proposent une aide à la relaxation. Ou encore il y a la technique de la cohérence cardiaque : 365. Elle consiste à faire 3 fois par jour, 6 respirations par minute le tout pendant 5 minutes. Cela va réguler la variabilité cardiaque, importante aussi bien pour la physiologie et que l’émotionnel. Cela va apaiser l’esprit, car le cœur envoie un message de détente au cerveau. Beaucoup d’études ont été publiées sur cet outil, il a un effet intéressant sur l’assimilation du sucre, sur la tension artérielle etc
D’autres activités sont bénéfiques comme se former, apprendre une nouvelle langue, lire, se cultiver, jouer en famille.
Dernière astuce pour la gestion de son temps en confinement utiliser la méthode Pomodoro ou minuteur de cuisine, c’est-à-dire alterner 25mn d’une certaine tâche avec d’autres, s’arrêter tous les 4 cycles de 20 mn : ça s’utilise au maxium sur 5 ou 8 cycles. Cela nous rend plus efficaces plus rapides, et c’est aussi plus ludique.
Télétravail en confinement
Le télétravail en confinement est différent du télétravail en temps normal, car on travaille avec toute la famille autour de soi. Cela peut faire partie des situations anxiogènes. Il est alors important d’expliquer aux enfants les règles, de prendre la main sur l’organisation de son travail : "quand est-ce que je suis dispo ou pas". Car le risque est souvent de ne pas arriver à distinguer les différents temps de travail, de loisir, etc.
Temps d'écran et addictions
Gérer le temps d’écran chez les enfants et les ados surtout sera aussi une des conséquences du confinement. Enfin les addictions et confinement ne font pas bon ménage. Cela peut amplifier le phénomène et générer derrière des crises de dépression. Il faut éviter d’entrer dans un système de répétitions sans sens et sans ressources.
Il est à noter également que les théories du complot ou les contenus anxiogènes ne sont absolument pas neutres. On a pu constater que par exemple le décompte de nombres de cas infectés était une source importante d’anxiété. L’idée est de ne pas exposer les enfants et les ados et, en tant qu’adultes, de limiter son exposition à ces contenus.
L’anxiété c’est ce qu’on partage le mieux, notre cerveau est très sensible à tout ce qui est dangereux.