L’élection d’Emmanuel Tjibaou à la présidence de l’Union calédonienne, ce week-end, lors du 55ème congrès du mouvement, qui s'est tenu à la tribu de Mia, à Canala après 12 ans de mandat de Daniel Goa a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique calédonienne. Député de la seconde circonscription et figure connue pour son parcours dans la culture et le dialogue, Emmanuel Tjibaou prend la tête d’un parti au cœur des négociations à venir sur l’avenir institutionnel du territoire.
Un poids historique souligné par Alcide Ponga
Pour Alcide Ponga, président du Rassemblement, cette élection place de lourdes responsabilités sur les épaules du nouveau président de l’UC.
C’est une grosse responsabilité que le député Tjibaou a sur les épaules, parce que l’Union calédonienne est un grand mouvement. Je pense que c’est l’un des plus anciens mouvements de France, pas que de la Nouvelle-Calédonie.
Alcide Ponga, président du Rassemblement
L’annonce d’un retour aux discussions avec l’État est vue positivement par Alcide Ponga, qui estime que ces échanges sont attendus par les citoyens : "Je pense que c’est bien que tout le monde se retrouve autour de la table. C’est quelque chose qui est important et que les Calédoniens attendent."
Gil Brial : des attentes sur les orientations politiques
Pour Gil Brial, élu Les Loyalistes, l’élection d’Emmanuel Tjibaou soulève des interrogations sur les objectifs qui seront portés par l’Union calédonienne lors des futures négociations.
On entend dire qu’il retourne aux négociations, mais si c’est pour revenir avec comme seul mandat l’accès à l’indépendance sans prendre en compte les trois référendums, ça ne simplifiera pas les choses.
Gil Brial, élu Les Loyalistes
Il a également mis en avant la composition du bureau de l’Union calédonienne, partagé selon lui entre des modérés et des militants plus radicaux : "Quel dominant prendra le lead et qui seront les négociateurs ? Et surtout, pour quel but ?"
Un homme de dialogue salué par Victor Tutugoro
Victor Tutugoro, président de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), a salué la prise de fonction d’Emmanuel Tjibaou, tout en soulignant les défis à relever.
Je tiens à le féliciter d’avoir succédé à Daniel Goa à la tête du plus grand parti indépendantiste dans les conditions actuelles, qui ne sont pas faciles. C’est courageux de sa part d’assumer cette responsabilité.
Victor Tutugoro, président de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM)
Il a également mis en avant le parcours d’Emmanuel Tjibaou, qu’il décrit comme "un homme de dialogue et un homme pragmatique", en référence à son expérience à la tête du Centre culturel Tjibaou et du service de la culture à la province Nord.