Sur les hauteurs de la vallée des Colons, son jardin en paliers rappelle aussi bien les terrasses des Incas que les tarodières kanak de jadis. Si Marco se sent un peu "citoyen du monde", il n’en porte pas moins un regard affûté sur la société calédonienne, après avoir connu différentes expériences en brousse, à Nouméa et à Ouvéa.
Après une étape en Guyane française, c’est en 2006 que le natif de Quito (capitale de l’Équateur) arrive en Nouvelle-Calédonie. Formé aux sciences sociales, Marco Pavon-Saltos a travaillé dans les domaines de la défense de l’environnement ou du social. Depuis quelques années, il se consacre au métier de professeur d’espagnol. Pour le papa de quatre enfants attaché à "la transmission", l’exercice tient parfois de la mise en scène théâtrale… Il faut aussi composer avec les références des élèves, amateurs de telenovelas ou de séries à sensation qui véhiculent parfois certains clichés sur les sociétés latino-américaines.
Mais c’est l’occasion d’emmener les élèves en voyage – et aussi de partager les similitudes qui existent entre des cultures et des sociétés si distantes. Diversité culturelle, questions liées au métissage et au racisme, gestion des ressources naturelles par des populations autochtones… La constitution équatorienne de 2008 a permis la reconnaissance de nations et de langues indigènes.
D’une certaine façon, je peux faire un parallèle avec ce qui se passe ici en Nouvelle-Calédonie, estime Marco. Ici aussi il y a cette dimension d’un ensemble de peuples[…] qui partagent un espace géographique. Au-delà des discours politiques ou administratifs, au-delà d’un aménagement de l’espace, ils sont en train de faire leur vie ici. Tous ces gens-là essaient de vivre ensemble. Malgré les discours d’homogénéité que la globalisation entraîne parfois, il existe des différences. Ces différences ont toujours été là et les gens s’arrangent pour vivre et cohabiter…
Marco Pavon-Saltos