Prise de conscience, sensibilisation, accompagnement : Violaine Chabardès, intervenante régionale pour l’association Colosse aux pieds d’argile, invitée de la matinale

Violaine Chabardès, responsable du pôle accompagnement des victimes au sein de l’association Colosse aux pieds d’argile, était l'invitée de la matinale radio.
Six mois après avoir effectué sa première mission, Violaine Chabardès, responsable du pôle accompagnement des victimes au sein de l’association Colosse aux pieds d’argile, est revenue en Nouvelle-Calédonie pour des journées de sensibilisation et de formation. Objectif : lutter efficacement contre les violences sexuelles dans le milieu sportif. Elle était l’invitée de la matinale le mardi 15 novembre.

Engagé pour la prévention et la lutte contre les violences sexuelles, le Comité Territorial Olympique et Sportif de Nouvelle-Calédonie (CTOS-NC), avec l’appui de la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS-NC) et le soutien financier de l’Agence Nationale du Sport (ANS), mène des actions de terrain depuis 2020 sur l’ensemble des trois provinces. Dans cet objectif de prévention, Violaine Chabardès, intervenante régionale, responsable du pôle accompagnement des victimes au sein de l’association Colosse aux pieds d’argile, est sur le territoire depuis le début du mois de novembre pour sensibiliser et former les acteurs du milieu sportif calédonien. "Je vois, depuis mon premier passage au mois d’avril, des acteurs sur le terrain qui sont mobilisés pour lutter contre les violences sexuelles. Le sujet devient aussi de moins en moins tabou ", assure-t-elle.

"L’omerta se brise peu à peu"

D’autres cas d’agressions ou de violences sexuelles ont effectivement été détectés, "c’est le cas à Koné où la formation a permis de faire de la prévention primaire et d’intervenir avant la commission d’un fait. C’est très important de savoir que les gens qui ont été formés sont aptes à identifier des situations à risques et à y mettre fin", car l’omerta dans le sport "se brise peu à peu", indique Violaine Chabardès,  "aujourd’hui, il y a une prise de conscience que ce soit en Métropole ou ici. Je crois que l’on a compris quels étaient les enjeux et qu’il fallait protéger nos enfants notamment dans les structures sportives".

Plus de 200 personnes sensibilisées

Six journées de formation ont été organisées à Nouméa et à Koné pour instaurer des référent(e)s "prévention des violences sexuelles dans le sport" au sein des associations sportives calédoniennes. Violaine Chabardès a pu de nouveau partager son savoir et son expertise, "parmi les principales préoccupations : comment et qui alerter, comment faire un signalement, à qui dois-je m’adresser si je fais face à une situation… les questions étaient nombreuses". Au total près de 200 personnes (bénévoles, représentants ou dirigeants de ligues et d’associations sportives) ont été sensibilisées, "il y a une véritable demande et des attentes très fortes. Le besoin d’un regard nouveau sur ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie. Je viens de Toulouse, je peux donc apporter un regard neutre et objectif".

Prévention en milieu scolaire  

Violaine Chabardès a également été sollicitée par le cluster Comité 3E (Education à l'Égalité Filles-Garçons à l'École) dans le cadre de ses actions de prévention en milieu scolaire pour intervenir au collège de Magenta. Objectif : sensibiliser les élèves de la section sport du collège, aux risques de violences sexuelles et numériques, de harcèlement et de bizutage au sein des clubs sportifs et des établissements scolaires mais aussi les adultes (encadrants, éducateurs, parents…). "Il faut leur donner des éléments pour qu’ils puissent se protéger eux-mêmes et également témoigner s’ils ont connaissance de faits. Il n ‘y a pas de tabou, on leur parle de tout. De leur corps, qui a le droit de le toucher ou pas, comment réagir aussi lorsqu’une copine ou un copain est concerné". Pour la responsable du pôle accompagnement des victimes au sein de l’association Colosse aux pieds d’argile, la prévention devrait même commencer dès l’école primaire, comme en Métropole, "sur une durée très courte de 30 minutes avec des enfants qui ont entre six et treize ans car c’est à cet âge-là que l’on est une cible privilégiée pour les agresseurs".  

Un entretien à retrouver ici.