On s’est rendu dans la région de Wako, en mai dernier. On y a trouvé une espèce inconnue jusqu’à présent. C’est un espèce de Mélicope, un arbuste que l’on retrouve en forêt ou en maquis minier. On a de la chance quand on est botaniste de travailler en Calédonie, parce qu’il y a énormément de choses à faire. On découvre souvent de nouvelles espèces, c’est valorisant et stimulant - David Druy, conservateur de l’herbier de Nouvelle-Calédonie et co-porteur du projet ERMines.
David Druy, conservateur de l’herbier de Nouvelle-Calédonie et co-porteur du projet ERMines, au micro de Coralie Cochin:
Projet ERMines interview David Druy
Zone d’étude étendue
La zone d’étude du projet est vaste : elle concerne dix-sept massifs miniers, de Tiébaghi à Goro, en passant par Kouaoua. 3 100 km2 au total, soit environ 1 cinquième de la Grande Terre.
Des trésors locaux qui ne sont pas à l’abri de l’activité humaine assure toutefois le spécialiste.
On est dans un contexte d’extinction massive de la biodiversité, la Calédonie n’est pas épargnée. À l’heure actuelle, 43% des espèces qui ont été évaluées selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), sont menacées d’extinction. Elles sont particulièrement menacées par l’activité minière, qui est le deuxième facteur menaçant après les feux de forêt - David Druy, conservateur de l’herbier de Nouvelle-Caléodonie et co-porteur du projet ERMines
Activité minière
Les opérateurs miniers sont tenus de protéger ces espèces en danger, ou de les cultiver en pépinière, pour des actions de revégétalisation. Mais à ce jour, il n’existe aucune liste commune. Grâce à ce futur répertoire, les mineurs sauront quelles espèces protéger en priorité.
L’objectif, c’est de pouvoir faire évoluer les réglementations locales, les codes de l’environnement des deux provinces : province Sud et province Nord. Et également la liste des espèces dîtes sensibles, par le gouvernement et la DIMENC - Gildas Gâteblé, coordinateur du projet pour l’Institut Agronomique néo-calédonien.
La liste définitive de ces espèces menacées sera connue d’ici deux ans. Une mission dont le coût s’élève à près de 20 millions de francs cfp, financés par les mineurs, au travers du Centre national de recherche technique.
Le reportage de Coralie Cochin :
Projet ERMines reportage