Si le tourisme de croisière génère des revenus importants à l'île des Pins en Nouvelle-Calédonie, de nombreux Kunié restent prudents quant aux conséquences sur le lagon et sur la cohésion sociale au sein de la population.
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Bien que ponctuel et à court terme, le tourisme de croisière génère des revenus non négligeables pour les tribus et les entreprises de l'île des Pins. En 2016, pas moins de 220 000 croisièristes y ont fait escale.
D'après les chiffres d'une étude conduite par la Province Sud, ce type de tourisme a permis de créer 60 emplois directs et 10 emplois indirects sur l'île. Un chiffre important au regard d'une population qui compte moins de 2000 habitants.
A chaque toucher de paquebot, les croisiéristes sont accueillis avec des offrands, des dégustations de bougnas et des danses traditionnelles. Ils peuvent aussi se faire tresser les cheveux ou se rafraîchir en buvant un coco vert.
L'organisation des activités est bien chapeautée. Sylvie Néoéré, coordinatrice de Kunié Croisière, veille ainsi à ce que toutes les familles profitent équitablement des retombées. Celles-ci peuvent atteindre entre 60 000 et 80 000 francs CFP par mois et par famille, en haute saison.
"S'il y a un empêchement dans une famille qui doit faire une prestation pour le bâteau du lendemain, ils peuvent s'arranger avec quelqu'un d'autre de sa famille ou de sa tribu", souligne-t-elle.
Des professionnels aussi se sont rapidement intéressés à la mane financière générée par les touchers de paquebots. C'est le cas de la douzaine de transporteurs patentés de l'île. Kunié Island, qui regroupe plusieurs transporteurs, vend ainsi des excursions. "Ca marche bien, mais c'est surtout pour pouvoir remplir les bus des transporteurs indépendants qui se sont réunit autour de nous", commente William Garçon, responsable de Kunié Island.
Et, pour tout touriste, l'île des Pins ne serait pas ce qu'elle est sans sa célèbre langouste, grillée et à savourer presque les pieds dans l'eau. "On vient de commencer la pêche il n'y a pas longtemps il y a cinq, six ans", explique Pascal Vakié, pêcheur. "Il y a des vieux qui disent qu'il y a des changements mais pour nous, c'est toujours pareil".
D'une manière générale les Kunié voient d'un bon oeil le développement du tourisme sur leur île. L'étude de la Province Sud révèle qu'ils sont 86% à penser que le tourisme peut contribuer à améliorer leur vie dans le futur.
Pour autant, cette vision idéale reste teintée d'une certaine méfiance. Si l'aspect économique est bien sûr important, les conséquences environnementales et l'impact sur la vie en société sont au coeur des préoccupations. 78% des habitants estiment ainsi que le tourisme a un effet négatif sur le lagon. Beaucoup de Kunié se méfient ainsi de l'annonce de l'arrivée de grands paquebots, avec 5000 passagers à leur bord. 16% pensent que le tourisme est générateur de tensions.
"Il faudra bien peser le pour et le contre", commente Gaby Kaateu, vendeur de cocos. "Economiquement pour les gens, c'est intéressant. Après, il faut bien réflechir".
Retrouvez le reportage en images de Caroline Antic-Martin et Béatrice Tardy pour NC1ère, premier volet de la série dédiée au tourisme de croisière :
D'après les chiffres d'une étude conduite par la Province Sud, ce type de tourisme a permis de créer 60 emplois directs et 10 emplois indirects sur l'île. Un chiffre important au regard d'une population qui compte moins de 2000 habitants.
A chaque toucher de paquebot, les croisiéristes sont accueillis avec des offrands, des dégustations de bougnas et des danses traditionnelles. Ils peuvent aussi se faire tresser les cheveux ou se rafraîchir en buvant un coco vert.
L'organisation des activités est bien chapeautée. Sylvie Néoéré, coordinatrice de Kunié Croisière, veille ainsi à ce que toutes les familles profitent équitablement des retombées. Celles-ci peuvent atteindre entre 60 000 et 80 000 francs CFP par mois et par famille, en haute saison.
"S'il y a un empêchement dans une famille qui doit faire une prestation pour le bâteau du lendemain, ils peuvent s'arranger avec quelqu'un d'autre de sa famille ou de sa tribu", souligne-t-elle.
Des professionnels aussi se sont rapidement intéressés à la mane financière générée par les touchers de paquebots. C'est le cas de la douzaine de transporteurs patentés de l'île. Kunié Island, qui regroupe plusieurs transporteurs, vend ainsi des excursions. "Ca marche bien, mais c'est surtout pour pouvoir remplir les bus des transporteurs indépendants qui se sont réunit autour de nous", commente William Garçon, responsable de Kunié Island.
Et, pour tout touriste, l'île des Pins ne serait pas ce qu'elle est sans sa célèbre langouste, grillée et à savourer presque les pieds dans l'eau. "On vient de commencer la pêche il n'y a pas longtemps il y a cinq, six ans", explique Pascal Vakié, pêcheur. "Il y a des vieux qui disent qu'il y a des changements mais pour nous, c'est toujours pareil".
D'une manière générale les Kunié voient d'un bon oeil le développement du tourisme sur leur île. L'étude de la Province Sud révèle qu'ils sont 86% à penser que le tourisme peut contribuer à améliorer leur vie dans le futur.
Pour autant, cette vision idéale reste teintée d'une certaine méfiance. Si l'aspect économique est bien sûr important, les conséquences environnementales et l'impact sur la vie en société sont au coeur des préoccupations. 78% des habitants estiment ainsi que le tourisme a un effet négatif sur le lagon. Beaucoup de Kunié se méfient ainsi de l'annonce de l'arrivée de grands paquebots, avec 5000 passagers à leur bord. 16% pensent que le tourisme est générateur de tensions.
"Il faudra bien peser le pour et le contre", commente Gaby Kaateu, vendeur de cocos. "Economiquement pour les gens, c'est intéressant. Après, il faut bien réflechir".
Retrouvez le reportage en images de Caroline Antic-Martin et Béatrice Tardy pour NC1ère, premier volet de la série dédiée au tourisme de croisière :