Calédoniens ailleurs : Sandrine et Henri Upinue, un couple uni par l’épreuve

Le couple est originaire de Lifou
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Sandrine et Henri Upinue, installés à Portet-sur- Garonne.
« Vivre en métropole a consolidé notre couple.  Mon mari et moi sommes sortis plus forts et unis des épreuves que nous avons connu. » Installés à Portet-sur-Garonne (à 20 minutes de Toulouse), Sandrine Upinue Weleqe et Henri Upinue ont connu bien des galères. Mais motivé par l’envie de réussir et pouvant compter l’un sur l’autre, le couple originaire de Lifou n’a jamais baissé les bras.

Aux débuts des années 2000, à Nouméa, Sandrine, titulaire d’un DEUG d’éco gestion, termine un CDD d’assistante comptable quand son mari enchaine les contrats. La jeune maman d’un petit Paul (né en 1999) a des envies d’ailleurs et souhaite obtenir un diplôme supplémentaire. Elle fait les démarches auprès de Cadres Avenir pour étudier en métropole. « J’avais pris ma décision, je voulais partir » confie la Calédonienne originaire de la tribu de Drueulu. Henri, plus mesuré à l’idée de ce départ, décide de la suivre par amour. Ils arrivent à Toulouse avec leur petit garçon en 2002. Une période de galères s’ouvre alors. Sandrine, venue faire un DUT gestion des entreprises et des administrations ne va pas au bout de sa première année et Henri fait des petits boulots à défaut de trouver une place en CDI. L’adaptation en métropole est plus difficile que prévue. Le couple se pose la question de rester ou de rentrer en Nouvelle-Calédonie. «  On a décidé de rester et de s’accrocher car je voulais aller au bout de mes objectifs professionnels et ils y avaient plus de possibilités de travail ici qu’au pays ».  Henri, du district de Wetr, fait une formation et Sandrine met entre parenthèses la poursuite de ses études après l’arrivée surprise de Steve né en octobre 2003. 
La famille Upinue est installée dans la région de Toulouse

Revenue de congé maternité, elle suit une formation de comptable à l’agence pour  l’emploi. En 2005, Henri est embauché en CDI comme plombier et Sandrine trouve un stage qui se transforme en CDD. Par la suite, elle enchaine les contrats d’intérim pendant près de six ans. En 2008, la famille s’agrandit avec l’arrivée de la petite Tiphaine. Avec trois enfants et des parents qui viennent de s’établir professionnellement, le quotidien est un peu rock’n’roll mais les Upinue peuvent compter sur l’Association Kanak de Toulouse (AKT). « Avec elle, on faisait des sorties ski, des rencontres sportives, des repas ». 
Tiphaine Upinue est la petite dernière de la famille
En avril 2012, Sandrine est embauchée en CDI par l’entreprise Eiffage Route Sud Ouest  comme comptable. « Quand j’ai eu mon CDI, ce fut un vrai soulagement ». Après des années de galères,  elle a accédé au poste qu’elle souhaitait.  Pour Henri comme pour elle, leurs sacrifices ont payé. « Henri et moi n’avons aucun regret car en quinze ans, les épreuves nous ont appris à bien nous connaître, nous nous sommes rapprochés. Peut-être que si nous étions restés au pays, nous ne serions plus ensemble ».  Bien établie dans la région de Toulouse, la famille envisage désormais un retour sur le Caillou. « Maintenant qu’on a atteint nos objectifs professionnels, on veut privilégier notre vie de famille et pourquoi pas, en Nouvelle-Calédonie ».

Sandrine Upinue fait le bilan de quinze ans de vie en métropole 
Calédoniens ailleurs : Sandrine et Henri Upinue, un couple uni par l’épreuve

ambre@lefeivre.info