Plus de 15 000 entrées et 524 pages: le lexique français-iaai et iaai-français a été présenté mercredi soir à Nouméa et le sera encore ce soir, au sénat coutumier. Un document précieux, destiné aux Calédoniens originaires d’Ouvéa mais aussi à tous celles et ceux qui s’intéressent à cette île.
L’histoire de cet ouvrage est celle d'une longue gestation. Précédé de quatre autres livres, il représente l’aboutissement de dizaines d’années de recherches et de collectes. «Ce lexique comprend 15 000 entrées, à la fois français-iaai et iaai-français, et beaucoup de petites expressions», décrit Daniel Miroux, économiste, président fondateur de l’Alliance Champlain et auteur.
Le reportage de Martine Nollet.
Encore matière à recherche
«Il y a certainement des expressions et des mots qui ne sont pas encore dedans et donc il y a encore matière à recherche dans les années qui viennent, reconnaît-il. Malheureusement, beaucoup d'anciens, qui sont la mémoire de la langue, disparaissent au fil des années et donc, je voulais prendre date avec ce lexique.»Moins de 4000 locuteurs
Le recensement de 2014 a permis de décompter 3821 locuteurs de iaai âgés de plus de quatorze ans, et 2062 locuteurs du fagauvea qui représente l'autre langue vernaculaire d'Ouvéa. Des chiffres en baisse par rapport au recensement de 2009.Une aide inestimable
Auguste Daoumé, de la chefferie Daoumé d’Ouvéa est un proche collaborateur de Daniel Miroux. Pour ce lexique, il s'est fait passeur incontournable de mémoires, le lien indispensable entre l’auteur et les anciens. «C'était important de remettre ça à l'ordre du jour», estime cet ancien président de l'aire coutumière. «Tous ces mots qui ont été oubliés et qui ne sont plus justement exprimés aujourd'hui. On essaie de réactualiser la chose. Pour permettre aux jeunes, aussi, de se réappoprier un peu de ce qui s'est passé.»Le reportage de Martine Nollet.