A Ouvéa, le brontispa gagne du terrain

L’insecte dévoreur de feuilles de cocotier ne se contente plus de la tribu de Banutr. Hwadrilla est désormais touchée. Devant cette menace pour la filière coprah, l’un des moteurs économiques de l’ile, il est nécessaire d’agir vite. 
Le brontispa, un insecte de la taille d’un grain de riz s’attaque aux jeunes feuilles du cocotier. Lors de la détection du premier foyer de brontispa en septembre 2018, services de la province des Iles et du gouvernement, mairie et associations de l’île ont vu rouge. Il fallait agir pour éradiquer ce nuisible.
 

Un premier plan inefficace 

Un plan de gestion est donc mis en place, en mai dernier : abattage de plusieurs cocotiers, information auprès de la population via les forces vives afin d’éviter le transport de cocotiers de Banutr vers le reste de l’île. Une méthode qui s’avère inefficace. Un deuxième foyer a été détecté à Hwadrilla, cette fois. 
 

Introduire un auxiliaire naturel

Le comité de gestion déploie donc la deuxième phase de son plan d’action, l’utilisation de l’auxiliaire naturel, tueur de brontispa. Il s’agit du Testrastichus brontispae, une sorte de micro-guêpe inoffensive pour l’Homme comme pour les cultures. L’insecte pond dans les larves de brontispa, ses œufs se développent en mangeant la larve de brontispa ce qui l’empêche de se développer. 
« Cet auxiliaire existe sur Lifou et partout sur la Grande Terre, sauf sur Maré et Ouvéa » explique Robert Wayaridri, le directeur de l’économie intégrée à la province des Iles. « Donc la lutte biologique consiste en l’introduction de cet auxiliaire tout d’abord sur Ouvéa puisqu’il faut agir dans l’urgence et sur Maré dans un second temps. L’introduction permet de réguler les populations de bronstipa pour réduire son impact sur les populations de cocotiers. » 
 

Des contrôles réguliers sur l’ile

La lutte biologique commencera dès la fin de l’année.  En attendant, l’action de confinement sur Iaai est toujours en vigueur. La progression du brontispa est suivie de très près. 
Il s’agit « de faire des contrôles sur des points d’observation autour des deux zones infestées, mais aussi sur d’autres répartis sur toute l’ile, au Nord et au Sud » poursuit Robert Wayaridri. « Les observations permettent de pouvoir intervenir rapidement.  Dès qu’on a d’autres foyers qui sont observés, on prévoit d’abattre les cocotiers dans ces nouveaux foyers ».    
Si vous voyez des feuilles de cocotiers abimées, contactez l’Association pour la sauvegarde de la biodiversité d’Ouvéa (ASBO) au 92 89 75. 

Pour en savoir plus sur le Brontispa, voir ci-dessous la fiche de la Chambre d’agriculture : 

Fiche de Reconnaissance Brontispa by Françoise Tromeur on Scribd