Aux Loyauté, les ambulanciers n'ont plus les moyens de fonctionner

Les sociétés d'ambulance des îles sont en difficulté. Elles ont des problèmes de trésorerie depuis quelques années, suite aux retards de paiement de la province. Certains ambulanciers ont dû se séparer de leurs employés, quand celui d'Ouvéa a cessé ses activités. Ce qui pose un problème de prise en charge des patients aux Loyauté.

Les difficultés financières s'enchaînent chez les transporteurs sanitaires des îles Loyauté. Leurs factures ne sont toujours pas payées dans leur totalité par la province des îles. C'est ce qu'affirme John Palene, gérant d'une société d'ambulance à Maré, depuis 2008. "Depuis le Covid, il y a des retards de paiement. Ça peut aller jusqu'à six mois... Des factures ont été payées, mais ça représente un cinquième du total. Ces cumuls de retards font qu'on est en difficulté." Il a dû licencier un employé, sur les trois, et travaille de manière dégradée.

À Ouvéa, le seul transporteur sanitaire de l'île, Iaai ambulances, a cessé ses activités en juin 2024. "Je n'ai plus de fonds pour payer mes charges, car la province ne m'a pas payé depuis l'année dernière, explique le gérant Joseph Boucko. Je suis obligé d'arrêter parce que mon compte était dans le rouge à la banque. Pour l'instant je vais faire une pause de deux ans... Et on verra. Mais je ne pense pas que je vais reprendre mon activité."

Plus d'urgences, plus d'évasan

À Lifou, l'un des ambulanciers connaît la même situation. Jean-François Nyikeine, le gérant, est contraint de limiter ses interventions : "on a trois factures impayées. Je ne fais plus les urgences et les évacuations sanitaires, mais j'assure les déplacements pour les séances de dialyse et de kinésithérapie."

La province des îles assure que les factures seront payées. Selon son président Jacques Lalié, une partie a déjà été versée. "Quand on avait les moyens, on inscrivait une partie sur le budget primitif, et le reste au budget supplémentaire. Le problème, c'est qu'aujourd'hui on n'a plus les moyens pour le budget supplémentaire, donc on se retrouve en difficulté. Il faut qu'on diminue les autres dépenses pour pouvoir régler les dûs petit à petit." Et Jacques Lalié d'ajouter que "la Cafat et les mutuelles doivent de l'argent à la province des îles".