Des rangers australiens à la découverte de Lifou

Ces rangers australiens ont eu deux jours pour découvrir Lifou.
Comment combiner connaissances traditionnelles et formation à la protection de l'environnement ? C'est un thème au coeur des discussions entre trois gardes-nature aborigènes et leurs homologues calédoniens. Invités par le consulat d'Australie, ces trois hommes originaires du Queensland se sont rendus à Lifou ce mardi 23 mai 2023. L'occasion d'échanger notamment sur des savoirs et des pratiques en commun.

Les trois rangers aborigènes, les "indigenous rangers", Brian, Lordi et River, ont été surpris de découvrir le biotope de la forêt primaire de Hunëtë, dans le district de Wetr. Mais aussi une partie de ses légendes. Un changement radical de décor pour ces trois Australiens habitués au bush.

Pour les accompagner, leur homologue de lifou, Jean-Marie Ita. Le garde-nature a pu échanger avec eux sur leurs méthodes de protection de l’environnement. Avec quelques astuces à la clef. "Ils nous ont dit que là-bas, ils ne parlent pas aux gens de leurs sites tabou, justement pour les protéger. Parce que quand c'est tabou, les gens sont encore plus curieux. Alors que s'ils ne le savent pas, ils n'y vont pas." 

Les rangers aborigènes ont pu découvrir les spécificités de la forêt de Drehu.

Les connaissances traditionnelle au service de la nature

Dans leur pays, ces rangers mènent des actions auprès de la population autochtone. Ils leur apprennent à utiliser leur connaissance traditionnelle pour veiller au respect de la nature. "Ils vivent de manière traditionnelle, sur deux îles isolées du pays. Ils utilisent leur culture et leur identité, c'est une force pour eux pour leur travail de tous les jours", détaille George Kakue, responsable du service de l'environnement à Lifou. "On pourrait faire ça ici, solliciter des jeunes de la tribu ou des coutumiers pour protéger la nature dans leur secteur. Ça serait sympa", ajoute Jean-Marie Ita. 

Faire passer des messages grâce aux jeunes

Ces visiteurs ont aussi une manière bien à eux de sensibiliser les adultes : par le biais des jeunes. "On leur apprend à faire attention à leur île et à la garder propre. Ils réalisent aussi des panneaux de signalisation pour informer les touristes dans certaines zones et faire en sorte qu'ils gardent le lieu intact. Quand le message vient des jeunes, il est mieux entendu par les adultes", assure Brian Coghill, ranger aborigène.  

A noter qu'un événement est prévu au Congrès ce jeudi 25 mai en leur présence.

Deux journées trop vite passées pour approfondir les échanges avec ces rangers, mais un déplacement en Australie pour leur homologue de Lifou pourait être envisagé dans l’avenir.

Le reportage de Nicolas Esturgie : 

©nouvellecaledonie