Les mariages à Lifou reportés

Le Covid-19 n'en finit pas de jouer les trouble-fête à Lifou. Tous les mariages qui devaient être célébrés en avril et mai sont reportés à septembre et octobre. Une décision des 3 chefferies. Les familles doivent se réorganiser en restant confiantes.

Le champ d’ignames de Denë Kecine n’a pas encore été déterré. Et pour cause : mariages reportés. Une grosse partie des tubercules sera consacrée au mariage de son cousin, Paulo, reprogrammé en Juin de cette année.

"Comme les cochons de l'année dernière étaient devenus trop grands, c'est un coût d'entretenir les bêtes, du coup, j'en ai tué quelques-uns pour ceux qui m'aident à faire des travaux". 

Les ignames attendront

Ce deuxième confinement tombe en même temps que les vacances scolaires, ce qui chamboule les prévisions de la famille Kecine.

Dans un champ comme celui-là, il y a 400 ignames. Je sélectionne 30 à 40 tubercules pour "payer" ceux qui m'aident. Pour les gros travaux, je peux aller jusqu'à 100.

Denë Kecine propriétaire d'un champ d'ignames

Pas loin de son champ, sous les arbres, un grand tas de bois, en partie recouvert par la végétation. Du bois qu’ils ont préparé pour l’année dernière, et utilisé pour les nombreux travaux de la tribu lorsque l’annulation des mariages a été prononcée à cause du Covid-19. Denë devra de nouveau solliciter les jeunes.

"il faut que cela se passe dans les meilleures conditions pour eux. S'ils ont soif, je leur apporte à boire, s'ils veulent se déplacer, il faut que mon véhicule soit là pour eux. Lorsque ils sont avec moi, ils ne comptent pas leur sueur, alors c'est normal".

Patience et bonne humeur

Couper du bois représente des dépenses considérables : Location de tronçonneuse, préparation des repas pour ceux qui viennent donner la main, peu importe, Denë ne s’attarde pas là-dessus et son frère s'occupe bien aussi.

je construis la maison d'ici, et j'ai aussi une maison personnelle en cours de construction...j'avance dans d'autres domaines

Paulo Kecine

L’an dernier, une cinquantaine de mariages avaient été annulés à cause de la pandémie.  

le reportage de Clarisse Watue et Carawiane Carawiane