En temps de crise sanitaire, les tribus de Lifou s'adaptent

Le confinement 2021 dans une tribu de Lifou.

Au-delà des institutions, à Lifou, les coutumiers s’impliquent dans la gestion de la crise sanitaire. Exemple à Traput, tribu située dans le district de Lössi. Le confinement oblige la population à s’organiser, même pour les tâches les plus simples de la vie quotidienne.

Sur les routes de la tribu de Traput, comme au sein du terrain de foot ou à la maison commune, aucune personne ne circule. Les habitants de la tribu, comme l’ensemble de la population de la Nouvelle-Calédonie sont confinés chez eux.

À l’exception de Wanakaen Xomehmae, référent de la cellule de crise de la tribu. Il est venu informer une résidente, qu’une opération de transport sera renouvelée ce jeudi. Elle consiste à emmener les habitants de la tribu de Traput jusqu’à Wé, pour faire leurs courses. 

Le reportage de Clarisse Watue et Carawiane Carawiane :

©nouvellecaledonie

 

Cellule de crise tribale

Le jeune diacre fait partie des huit référents de la tribu et ce sont eux, qui font le relais entre la cellule de crise tribale et les habitants, cloîtrés chez eux. Son secteur d’intervention couvre une dizaine de maisons.

« Dans ma zone, on a beaucoup de maisons qui sont aux champs. Donc je dois traverser la tribu et parfois la forêt, pour pouvoir donner les informations précises à ces personnes qui n’ont pas de réseau, ni de télé. C’est aussi pour leur donner des consignes ou des attestations de déplacement ».

Comment mettre un masque, ou comment remplir une attestation? Des questions auxquelles répondent les référents de la cellule de crise. Un dispositif apprécié par les habitants de la tribu. 

Informations

Une cellule de crise tribale mise en place l’an dernier, réactivée à l'occasion du deuxième confinement. Chefferies et paroisses sont réunies au sein de ce dispositif, afin que toutes les communautés de la tribu aient accès aux différentes informations. Une cellule qui réfléchit à toutes les situations et anticipe les solutions, dès lors qu’un problème se présente.

« Ça touche les familles, la maison, le clan, mais aussi les tribus. Il faut s’organiser, car ce sont des choses que l’on n’a pas l’habitude de vivre », précise Cue Luepack, membre de la cellule de crise.

Sur les trente-sept tribus que compte l'île de Drehu, Traput est l’une des rares voire la seule, à mettre en place cette cellule de crise, pour le bien-être de sa population.