Le traitement contre la filariose continue à Ouvéa

Les symptômes de la filariose
Les autorités sanitaires sont inquiètes et alertent la population de l’île d’Ouvéa. À ce jour, moins de 15% des habitants ont été traités contre la filariose. Depuis le 3 octobre, la Direction des affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie propose une trithérapie à toute la population d'Ouvéa.

La campagne débutée le 3 octobre pour le traitement de la filariose à Ouvéa va se prolonger. Selon la Direction des affaires sanitaires et sociales (DASS) ,il faudrait atteindre le seuil de 80% pour éradiquer sur le long terme cette maladie parasitaire grave, provoquée par un vers et transmise par le moustique. Plusieurs cas avaient été détectés à Ouvéa en 2018.

Marie-Rose Waïa, directrice de l’action communautaire et de l’action sanitaire à la province des Îles était l'invitée du journal radio de 6h30, ce jeudi 13 octobre : "On en est déjà à la deuxième semaine de traitement de campagne contre la filariose et on aurait aimé être à 50 % de personnes traitées, on alerte la population pour les sensibiliser et les inciter à venir prendre ce traitement." A ce jour, moins de 15 % des habitants d'Ouvéa sont traités.

Interview de Marie Rose Waïa

Symptômes irréversibles

Les personnes infectées mettent plusieurs années à développer des symptômes qui sont ensuite irréversibles. Parmi les séquelles, le gonflement des membres ou encore des atteintes pulmonaires.

Les vers déposés par le moustique infectent les tissus

Pour éradiquer cette maladie, les autorités sanitaires veulent administrer sur place un traitement composé de trois médicaments.

C'est une trithérapie, trois antiparasites que l'on prend en même temps et qui sont couramment employés pour traiter différents parasites.

Dr Anne Pfannstiel

Médecin de prévention à la DASS, Anne Pfannstiel ajoute que "ce sont des traitements usuels qui donnent peu d'effets secondaires. C'est un traitement que l'on fait en une prise, une fois par an, deux ans de suite. Après on fait une nouvelle étude deux ans après la dernière prise pour vérifier si on a toujours une circulation au niveau d'Ouvéa".

Eradiquer le mal

Pour sensibiliser la population sur place, les autorités sanitaires ont lancé plusieurs actions ces derniers mois. Des ambassadeurs ont été mis en place pour informer les habitants sur les risques et le mode de transmission de la filariose. Marie-Rose Waïa est la directrice de l’action communautaire et sanitaire de la province des Îles était optimiste au début de la campagne de traitement.

Dans l'ensemble, il y a une bonne adhésion. On voit le résultat des réunions que nous avons faites dans les tribus avec les conseils d'aires pour pouvoir donner l'information.

Marie-Rose Waïa

À l’heure actuelle, la filariose est toujours présente dans 73 pays. Elle a récemment été officiellement éradiquée à Wallis-et-Futuna. Et si l’éradication de cette maladie parasitaire passe par ce traitement, la sensibilisation et l’information des habitants est d’autant plus nécessaire.

Ecoutez Noémie Beaufils, chargée de communication à la DASS, au micro de Valentin Deleforterie :

Filariose, Ouvéa, traitement, DASS, Noémie Beaufils

À voir : ce reportage de Brigitte Whaap et Lina Waka-Ceou 

©nouvellecaledonie