À Koné, la dernière maison familiale et rurale de Nouvelle-Calédonie a fermé ses portes

Image d'illustration.
Après celles de Poindimié, de Pouébo et de Bélep l’an dernier, la maison familiale et rurale de Koné a été mise en sommeil. Les élèves l’ont quittée, le 20 novembre dernier. Le manque de subventions, la mauvaise gestion et la baisse d’effectifs ont poussé ces écoles de la deuxième chance, à disparaître.

Elle était en place à Koné depuis 1978. La maison familiale et rurale de la commune a fermé ses portes. Une mise en sommeil décidée pour le 5 novembre, mais les élèves ont quitté l’établissement le 20 novembre. Dans les années 1990, elle accueillait une centaine d’élèves. Cette année, elle n’en a reçu que quinze. Il s’agissait de la dernière maison familiale et rurale du territoire, après la fermeture l’année dernière de celles de Poindimié, de Pouébo et de Bélep.

Critères de recrutement 

En cause : la baisse d’effectifs, le manque de subventions et la mauvaise gestion, qui ont poussé ces écoles de la deuxième chance à disparaître. “À Poindimié, c’était un problème de gestion. À Pouébo, c’était la difficulté de recrutement et sur Koné, c’est la même chose”, explique Dominique Wénéhoua, membre de la fédération des MFR de Nouvelle-Calédonie.

Autre difficulté : de nouveaux critères de recrutement des formateurs. Ils conditionnaient l’octroi de subventions, à la maison familiale et rurale de Koné. “Les critères, en termes d’enseignement, demandent des licences voire au-delà, pour pouvoir enseigner dans le milieu agricole. Nos formateurs, ils n’ont pas forcément tous les diplômes requis, mais ils ont l’expérience”, assure Dominique Wénéhoua. “Parfois on était obligés de laisser certains formateurs, pour pouvoir bénéficier des subventions”.

"On pouvait répondre à leurs besoins"

Les maisons familiales et rurales relèvent de l’enseignement privé, sous contrat avec le ministère de l’agriculture dans l’Hexagone. Elles permettaient aux jeunes Calédoniens de suivre des formations, en alternance. Une autre façon de réussir. “Les MFR étaient l’une des solutions alternatives pour les jeunes qui pensaient que l’école traditionnelle, ce n’était pas pour eux. Nous, on pouvait répondre à leurs besoins”, regrette le membre de la fédération des MFR de Nouvelle-Calédonie.

Dans les années 1970, une dizaine de structures étaient présentes sur le territoire. Il n’en reste désormais plus aucune.