La zone VKP toujours au régime sec

Réunion hebdomadaire de la cellule de crise sécheresse.
Du côté de Voh, Koné et Pouembout, la longue sécheresse a tellement amoindri les réserves en eau potable que la distribution au robinet a été rationnée. Les ressources ont atteint leur niveau d'alerte. 
Dans le quartier Bellevue de Koné, zone résidentielle mitoyenne de l'aérodrome adossée au Koniambo, les abonnés se sont plaints des coupures d'eau, cette semaine. Depuis plusieurs jours, l'eau s'arrête de couler chez Louise à 16 heures, et plus rien jusqu'au lendemain.
 

On a de l'eau en bouteilles, qu'on achète, et nos fûts, qu'on peut utiliser pour la vaisselle quand il y a des coupures. Mais sinon, on n'utilise plus l'eau comme d'habitude pour le jardin, laver les voitures, la vaisselle en laissant couler l'eau comme on veut. 
- Louise, lotissement Bellevue de Koné

 
 

A Bellevue comme à Oundjo

A une quinzaine de kilomètres au Nord, à Voh dans la tribu d'Oundjo, l'eau n'arrive plus au robinet de Willy que deux heures par jour, vers 9-11 heures. La commune a dû installer deux cuves d'appoint. D'un coup, il a fallu retrouver de vieilles habitudes, et faire des réserves. 
 

On a entre 9 et 11 heures pour faire des réserves et après, il n'y a plus d'eau jusqu'au lendemain.
- Willy, tribu d'Oundjo, à Voh

 
 

Point hebdomadaire

Jeudi, la réunion hebdomadaire de la cellule de crise «sécheresse et pénurie d'eau» à la province Nord n'avait pas de quoi rassurer. «Tout ce qui est Oundjo ne fonctionne plus qu'avec le captage, qui donne à peine cinq mètres cubes par heure», a-t-il été par exemple détaillé. «C'est pour ça qu'on a annoncé la fermeture du réservoir à Oundjo, on n'arrivait plus à alimenter.» 
 
 

Besoin de tout le monde

La population a été appelée à économiser l'eau. Mais malgré les avis et les communiqués diffusés, certains consommateurs de la zone ignorent encore la nécessité d'être solidaires, déplorent les autorités.
 

On demande aux gens de prendre conscience que cette ressource n'est pas inépuisable. Une nappe phréatique, c'est un gros réservoir sous terre. Quand on pompe dedans et qu'il n'y a pas d'eau qui vient le remplir, au bout d'un moment, il n'y en a plus. Ou c'est l'eau de mer qui va entrer dedans, on va saler la nappe donc c'est irréversible.
- Roby Courtot, maire de Pouembout

 
 

Captages presque à sec

A la Confiance, l'eau qui alimente Bellevue ne coule plus dans le creek. Les captages en pied de massif ou en bord de forêt sont presque à sec. Et le seuil d'alerte est bientôt atteint dans les forages. D'autres communes de Brousse connaissent par ailleurs une situation identique. 

Le reportage de Gilbert Assawa et Mathieu Niewenglowski :
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