Crise en Nouvelle-Calédonie. Face à l'incertitude professionnelle, les employés de Koniambo Nickel se préparent à changer de vie

Les employés de KNS suivent une réunion d'information sur la reconversion professionnelle ©nouvellecaledonie
Depuis la fin février, Koniambo Nickel se prépare au pire : une éventuelle fermeture de l’entreprise. KNS organise des réunions d'information auprès de ses salariés afin de leur donner des perspectives d'avenir : reclassement, formations complémentaires ou reconversion professionnelle.

A Voh, la société Koniambo Nickel organisait ce lundi une 4ème journée d'information pour ses salariés. Depuis mardi 16 juillet, 458 employés sont venus se renseigner auprès des représentants des chambres consulaires : la chambre de commerce et d'industrie, la chambre des métiers et de l'artisanat et le centre d'actions pour l'emploi de la province Nord.

Objectif: préparer au mieux les salariés en les informant sur l'éventail des possibilités de reclassement, de formation ou de reconversion professionnelle si aucun autre actionnaire ne reprend l'usine. 

L'incertitude professionnelle 

Depuis la mi-février, avec l'annonce de la mise en sommeil de l'usine du Nord, une période  transitoire de 6 mois était ouverte garantissant les emplois de tous les salariés locaux de Koniambo Nickel", avait assuré Neil Meadows. Selon une source proche du dossier, le président faisait alors allusion aux 1200 emplois directs de l'usine.

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Après plusieurs négociations avec les partenaires sociaux, l’employeur a dévoilé son accord d’entreprise :  barème des indemnités, et les mesures particulières.

On a mis en place une cellule de reclassement pour pouvoir orienter les salariés que nous avons formés.

Jérémy Euritein - Directeur des ressources humaines à Koniambo Nickel

Le plan de licenciement collectif pour motif économique sera déclenché dans les prochains jours si aucune perspective de reprise concluante est annoncée. La direction assure qu'il y a trois repreneurs engagés dans des discussions. 

L’actionnaire Glencore qui revend ses parts, s’est engagé à maintenir le site dans les dispositions actuelles jusqu’au 31 aout.

Dégager des perspectives ?

Dans ce contexte d'incertitude, les émeutes de mai dernier ont assombri un peu plus l'avenir professionnel des employés et sous-traitants de la filière nickel. Pour y faire face et dégager des perspectives d'avenir, Koniambo Nickel propose à ses salariés une série d'entretiens avec des professionnels de la formation de la CCI, de la CMA, de Cap Emploi de la province Nord, et de l'Adie 

Après les présentations, place aux entretiens individuels. Les salariés volontaires rencontrent des conseillers pour faire un point sur leurs compétences : auto-évaluation des points forts et des domaines à améliorer, des souhaits d'entreprenariat.

C'est très intéressant! C'est à nous de savoir maintenant où on veut aller. Et c'est en s'appuyant sur ces structures que l'on peut affiner nos projets.

Tatiana Saint-pol - Conseillère sectorielle à Koniambo Nickel

Devant l'auditoire, la représentante de la chambre des métiers et de l'artisanat présente la structure, les divers dispositifs existants et les formations proposées. Ce lundi, près de 200 salariés  volontaires de Koniambo Nickel écoutent attentivement les différents intervenants. Ils pourraient perdre leur emploi dans quelques semaines si l'usine du Nord venait à fermer. Ces matinées d'informations permettent ainsi de se projeter et d'espérer construire un nouvel avenir. 

Je pense aux familles à Nouméa qui du jour au lendemain, ont perdu leur travail alors que nous, on reste privilégié, cela fait un certain moment que l'on nous prépare au départ, peut-être, de Glencore.

Frederic Boere - Magasinier à Koniambo Nickel