Crise en Nouvelle-Calédonie : pourquoi la province Nord n'est plus en mesure d'assurer le transport des élèves internes

Entre deux cours au lycée Antoine-Kela de Poindimié, en octobre 2023.
C'est une mauvaise nouvelle pour les familles des lycéens internes de la province Nord. Dans un communiqué, la collectivité annonce qu'elle ne reconduira pas son dispositif de transport heddomadaire l'année prochaine. Interrogé par NC La 1ère ce mercredi 6 novembre 2024, l'exécutif explique les raisons de ce choix.

"C'est une compétence gouvernementale, et nous pallions cette absence d'organisation depuis 2004, retrace Victor Tutugoro, troisième vice-président de la province Nord. Nous avons dû mettre en place un service hebdomadaire, qui concernait 550 élèves cette année."

Dès la rentrée de février 2025, les jeunes scolarisés dans les établissements Antoine Kela de Poindimié, Augustin Ty de Touho, Michel Rocard de Pouembout et Do neva de Houaïlou, devront se débrouiller par leurs propres moyens pour rejoindre leur dortoir.

"Nous n'avons plus les moyens"

Les déplacements étaient organisés sur huit lignes. Excepté pour Bélep, Canala et Kouaoua, qui fonctionnaient grâce au syndicat mixte de transport interurbain (SMTI) et aux bus Raï.

"Depuis 2018, les échanges avec les gouvernements successifs n'ont pas abouti à une solution pérenne, qui consiste à rechercher un cadre juridique qui puisse encadrer ce dispositif et son financement. On a continué à assumer ce service, mais là, alors qu'on touche le fond, nous n'avons plus les moyens."

À la Calédonie d'organiser ce transport

Selon Victor Tutugoro, le gouvernement a contribué de manière inégale à ces frais ces dernières années. "En 2020, ça nous a coûté 32 millions, et pour compenser, la recette est de 14. En 2021, nous n'avons rien reçu et payé 33 millions. 43 millions en 2022, et 45 de recette. Et en 2023, le gouvernement nous a octroyé 40 millions pour une dépense de 43."

Avant de rencontrer les parents d'élèves, l'exécutif de la province Nord va se rapprocher du gouvernement.