La gestion de la société d’économie mixte locale du Grand Projet Voh-Koné-Pouembout - qui met en œuvre le plan d’investissement de cette zone pour le compte de la collectivité, est pointée du doigt dans un rapport de la Chambre Territoriale des Comptes.
•
Entre retards de livraison, manquements à la législation, et mauvaise gestion économique, le bilan sur la période 2006-2014 n’est pas fameux. Dans ce rapport, la chambre constate une dégradation financière de la S.A.E.M.L VKP, notamment en 2013 et 2014. Elle a valu le déclenchement d’une procédure d’alerte du commissaire au compte de la société. Les frais de fonctionnement et de gestion augmentent, alors que les bénéfices des actions diminuent. La trésorerie est négative, et cette émanation de la province Nord n’a plus de capacité d’autofinancement souligne la CTC.
Pour bien des projets, elle a semblé avoir les yeux plus gros que le ventre. Exemple : l’aménagement de la zone industrielle de Vavouto. Son coût : 1 milliard de CFP. Mais seuls 11 des 56 lots mis en vente ont trouvé preneur. Conséquence : un solde négatif de près de 600 millions CFP à la fin 2014. Le coût du centre nautique provincial de Pouembout est lui passé de 245 millions en 2006 à plus d’un milliard en 2014. Les malfaçons ont grevé les budgets, et retardé la livraison de deux ans.
Pour le lotissement « Green Acre », c’est trois ans de retard sur la livraison, et des pénalités possibles de près de 190 millions. Dans bien des domaines, cette société d’économie mixte du Grand Projet VKP n’a pas répondu aux attentes. C’est le cas sur les logements intermédiaires. Seuls 151 ont été livrés et le chiffre d’affaires a diminué de 75 millions en l’espace de six ans.
Moins de mandats également sur les travaux de réseaux d’eau et d’assainissement. Le SIVOM, lui-même en difficulté, n’a pu proposer suffisamment de missions. Et d’autres intervenants lui ont été préférés. Pire, la SAEML VKP pourrait devoir rembourser à la province Nord 86 millions CFP pour des rémunérations perçues sur des opérations non réalisées.