Le centre de détention du Nord va entrer en chantier

Quinze jours avant le démarrage des travaux, la «prison du Nord» de Nouvelle-Calédonie a été symboliquement lancée, mercredi. D'un coût de 3,9 milliards CFP, l'établissement est destiné à 120 détenus majeurs et doit ouvrir en 2022. Un outil de rééquilibrage financé par le ministère de la Justice. 
Le début des travaux de terrassement est prévu le 15 novembre. En 2022, un centre de détention doit ouvrir à Koné, lotissement Païamboué, à quelques centaines de mètres de l'hôpital du Nord. Une coutume avait lieu ce mercredi sur le site choisi, entre les élus provinciaux et les représentants de l'Etat. 
Un reportage de David Sigal : 
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Terrain fourni par la province

Le geste coutumier acte la mise à disposition, par la collectivité, d'un terrain de six hectares pour y construire les seize bâtiments de l'établissement sécurisé. D'un coût de 3,9 milliards CFP, il pourra accueillir 120 détenus, des hommes majeurs. Une solution supplémentaire pour améliorer la justice en Calédonie. «On va avoir un premier effet, très simple, souligne le haut-commissaire, qui va être de désengorger, en quelque sorte, le Camp-Est à Nouméa, qui aujourd'hui est en surpopulation carcérale, avec des conditions de détention qui ne sont pas bonnes, une difficulté du coup à faire  des actions de réinsertion au profit de l'ensemble des détenus.»
 
 

«Un nouveau modèle»

«Et puis ce qui a été convenu avec la province Nord, avec aussi les coutumiers, c'est que ce projet portait un nouveau modèle», ajoute Laurent Prévost. «Ce n'était pas simplement des murs et des cellules. C'était plusieurs quartiers de détention avec une logique différente, et une vraie priorité mise sur des action de réinsertion.» Conçu en mode semi-ouvert, sur 5 400 m2 de plain-pied, le centre de détention comprend :
- un quartier d’accueil et d’évaluation des nouveaux arrivants (l'espace de «régime contraint», avec des cellules fermées) ;
- un espace qualifié de «régime de confiance», où les détenus pourront circuler ;
- une partie spéciale préparation à la sortie et aménagements de peines.
 
Image de l’allée d’entrée du centre de détention.
 

Peine supérieure à deux ans

Pour être sélectionnés, les détenus devront purger une peine de plus de deux ans, et surtout présenter des chances de réinsertion. L'établissement permettra aux condamnés originaires du Nord de se rapprocher de leur famille. En 2013, 30 % des condamnés incarcérés au Camp-Est étaient originaire du Nord, et 40 % y habitaient. Préconisé en 2012, annoncé en Comité des signataires en 2013, le centre de détention de Koné est vu comme un nouvel outil de rééquilibrage, financé par l’Etat via le ministère de la Justice.
 
Le président de la province Nord, Paul Néaoutyine, plantant l'un des arbres.
 

Porteur d'activité économique

«Il va proposer aussi des emplois pour des Calédoniens, en particulier sans doute ici en province Nord», se projette le haussaire. Il va permettre à des agents de l'administration pénitentiaire qui sont aujourd'hui à Nouméa de se rapprocher de l'endroit où ils souhaitent vivre. Donc véritablement des opportunités au niveau de l'activité économique.» Pour affirmer leur volonté commune de voir aboutir ce projet, coutumiers, représentants de l'Etat et élus ont planté des arbres. Symbole d'avenir.
 

L'invitée du JT

A retrouver également, l'invitée du JT de ce mercredi. Brigitte Ernoult-Cabot, directrice adjointe de l'administration pénitentiaire, répondait à Alexandre Rosada. 
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Les architectes
L'équipe constituée du cabinet métropolitain Architecture Studio, associé en Calédonie au cabinet Artimon, a été choisie pour élaborer le centre de détention du Nord, sur la base d’un projet prenant en compte les éléments culturels locaux.