Diabète, insuffisance rénale, alimentation et activités physiques abordés à la salle Au Pitiri, à Koné

Parmi les stands installés, ceux consacrés aux dons d'organes ont particulièrement attiré l'attention des visiteurs.
La journée mondiale du rein a été relayée à Koné, jeudi 12 mai. Un moyen pour des professionnels et de santé et des associatifs de sensibiliser la population du Nord face au risque de diabète et de discuter de l'insuffisance rénale et des complications qu'entraîne une mauvaise alimentation.

Chaque année, 100 calédoniens débutent une dialyse, alors qu'un simple examen et un diagnostic peuvent permettre d’anticiper l’usure des reins. Cette année et pour la première fois la journée mondiale du rein a été organisée à Koné, jeudi 12 mai. L’occasion pour les populations du Nord de pouvoir rencontrer des professionnels, à la salle Au Pitiri, et s’informer sur les dangers du diabète et les moyens de lutter efficacement contre la maladie.

A commencer par un dépistage, pour mieux anticiper. En quelques secondes, une infirmière assise à un stand détecte le taux de sucre chez le patient, après avoir prélevé une goutte de sang. La prévention, outil indispensable pour ne pas laisser de chance au diabète de se développer. "Là, la glycémie, du fait de l'arrêt de votre traitement, est trop haute", glisse-t-elle à un visiteur.

L'occasion d'un dépistage de son taux de sucre

"J’ai fait un dépistage et après je vais aller voir mon médecin traitant. [Une journée comme ça, NDLR] c’est très important parce que c’est la santé. Au village et dans les tribus, il faut qu’on sensibilise la population", réagit André Waru, petit chef de la tribu de Netchaot. "Il y a 2 ans, j’ai fait une prise de sang et le médecin avait dit que j’avais un taux un petit peu élevé de sucre. Depuis, j’ai fait attention. Là, on me dit qu’il est toujours un petit peu élevé, alors je vais faire encore un peu plus attention et diminuer le sucre", poursuit Roselyne Kastavi, une habitante de Koné.

Lorsque le taux de sucre est trop élevé, il est impératif de consulter immédiatement un médecin et de mettre en place des gestes simples du quotidien. "Le traitement, il faut qu'il soit là. Avec l'alimentation et l'activité physique, ce sont les trois choses primordiales pour cette maladie", renseigne Jean-Philippe Leroux, président de l'association des diabétiques de Nouvelle-Calédonie.

60% des dialysés sont diabétiques en Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle Calédonie, 834 personnes souffraient d’une insuffisance rénale chronique terminale, en 2021. Cette pathologie est liée, en partie, aux changements des comportements physiques et aux habitudes alimentaires, qui se sont dégradées au fil des générations. "L’organisme n’a pas été programmé pour travailler de cette manière. Il faut que les gens en soient conscients et s’adaptent à ce nouveau mode de vie pour éviter d’avoir un organisme détérioré par l’obésité, les problèmes cardio-vasculaires et ce qui peut arriver sur le rein, qui va subir tous ces travers", explique Jean-Michel Tivollier, médecin chef du service néphrologie du CHT Gaston-Bourret.

En province Nord, 82 personnes sont actuellement suivies et sous dialyse, dans les 3 centres hospitaliers de Koné, de Koumac et de Poindimié. Grace à cette opération à Koné, le Réseau d’insuffisance rénale (Résir) compte sensibiliser et espère voir ce chiffre se réduire, dans les prochaines années. D'autant qu'en Nouvelle-Calédonie, près de 60% des dialysés sont diabétiques. Une prise de conscience est primordiale.

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Brice Bachon et Nathan Poaouteta :

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