Un centre de détention orienté vers la réinsertion et la lutte contre la récidive : l'établissement pénitentiaire de Koné s'avère innovant, sur touts les aspects. Les cellules doubles et individuelles évoquent plutôt la chambre d'étudiant propice à l'incubation de projets.
La luminosité et l'aération des locaux sont naturelles. La variété des services et activités annoncés a même de quoi étonner. Dans la cour de promenade, accessible à tout moment de la journée, les 120 prisonniers, sélectionnés par origine géographique et sur dossier, pourront jouir de la vue sur Brousse.
Une notion de contrainte évolutive
"L'idée, c'est d'accompagner les personnes détenues qui arriveront du CPE de Nouméa, qui effectueront un temps de passage, d'évaluation et d'observation sur la partie contrainte de l'établissement", décrit le directeur du centre de détention de Koné, Edson Trebor. "Avec des horaires et des portes fermées plus longuement. Certes moins qu'en maison d'arrêt mais il y aura encore de la contrainte. Elle va évoluer avec la personne détenue, au regard de son comportement, de son projet et des activités auxquelles elle pourra accéder."
Des formations seront proposées aux détenus, qui pourront aussi opter pour le maraîchage, avec des lots de 100 m 2 à cultiver. En cuisine, aux côtés du chef, les volontaires seront indemnisés. Quant à l'accès à la buanderie, c'est toute la journée.
Accueil progressif des détenus en octobre
Calendrier prévisionnel : réception des travaux à la mi-juillet, suivie d'une marche à blanc de trois mois pour le personnel, une centaine de familles. L'accueil, progressif, doit se faire à compter d'octobre. Le haut-commissaire, Patrice Faure, évoque "des efforts très conséquents, en termes de surface. Des efforts, en termes de confort. Mais aussi des obligations. C'est un centre qui est quand même fermé, avec des grillages."
D'un montant de 6,4 milliards, fruit d'un partenariat Etat / province, l'établissement vient renforcer le pôle justice du Nord. Et le développement du service pénitentiaire d'insertion et de probation.
Un reportage de Gilbert Assawa et Brice Bachon :