En province Nord, la rentrée scolaire se prépare dans l'ensemble des établissements.
A Koné, l’école de l’Immaculée Conception est située en plein village. C’est l’un des plus grands établissements du primaire de la moitié Nord de la Grande Terre, avec plus de 400 élèves. Ce matin-là, pendant que le personnel s’attardait aux derniers préparatifs, des parents d’élèves sont venus s’enquérir des modalités de la rentrée. « On est sereins avec mon fils, on est venus pour avoir toutes les informations pour la rentrée, quand est-ce que sa classe commence etc… » explique Weendy Meciago, parente d'élève.
Prendre la rentrée sereinement
Jusqu’à l’accord de Nouméa, le fonctionnement de l’enseignement confessionnel privé était régi par un contrat simple avec l’Etat. Le transfert de la compétence à la Nouvelle-Calédonie, effectif dans les textes, se fait réellement par à-coups. Le territoire laisse aux provinces, quand elles le veulent, le soin d’exercer une compétence qui lui est propre.
Un enfant du privé, aussi bien du public, pour nous c’est l’avenir du pays, un véritable enjeu. Nous, on a à cœur de travailler en ce sens, de les considérer tous de la même façon et de leur donner des meilleurs chances.
A l’école de l’Immaculée Conception, la vingtaine d’enseignants qui s’occupe de 400 élèves, reçoit le concours de personnel administratif et technique, payé par la province et la commune. Un fonctionnement qui repose d’abord sur l’engagement d’un personnel de statut différent mais volontaire avant tout. « On va prendre la rentrée sereinement, comme d’habitude même s’il y a des difficultés. Nous, de notre côté, on se doit de répondre présent pour nos enfants donc on va continuer à faire comme on a l’habitude de le faire » explique Norbert Moueaou, directeur de l'école Immaculée Conception à Koné.
Côté enseignement confessionnel protestant, la FELP et l’Asee sont soumis aux mêmes contraintes, même si elles sont directement placées sous la tutelle du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, depuis deux ans. A l’école de Bopope, les enseignants et les parents font face à la baisse d’effectifs ; les enfants suivent leurs parents au village et mécaniquement, les moyens affectés à l’école diminuent. « Parce que justement c’est un enseignement privé, et qu’il a peu de moyens de fonctionner, on sait que l’argent c’est le nerf de la guerre, et c’est toute la difficulté qu’il rencontre. Nous c’est toujours dans ce sens que l’on continue d’accompagner, malgré nos difficultés » explique Nadeige Wackentaler-Faivre, vice-présidente de la province Nord.
La rentrée 2021 remet en lumière le schéma d’une école calédonienne historiquement lancée, et entretenue par les religieux, là où l’école de la République était absente. Mais les temps changent, et les financements aussi.
Le reportage de Gilbert Assawa et Brice Bachon.