Nickel : les sous-traitants se mobilisent après la mise en sommeil de l'usine du Nord

Les sous-traitants de KNS ont sorti les camions devant la province Nord, ce 4 mars, pour manifester leur inquiétude.
Le collectif des sous-traitants de KNS s'est mobilisé devant la province Nord à Koné, où une délégation a été reçue par le troisième vice-président de la collectivité. Cette première action publique du collectif fait suite à l'annonce de la mise en sommeil de l'usine de Koniambo.

Après la mobilisation de la CSTNC devant l’usine du Nord vendredi, c’est au tour des sous-traitants de Koniambo Nickel (KNS) de manifester leur inquiétude. Réunis en collectif depuis la mise en veille de l’usine du Nord, ces prestataires se sont rassemblés devant la province, en soutien à l’une de leur délégation qui était reçue par Victor Tutugoro, le troisième vice-président de l'institution.

Un peu moins d’une dizaine d’entreprises et une cinquantaine de leurs salariés se sont mobilisées. Un rendez-vous pris de longue date par le collectif qui a déjà rencontré le haussaire. 

Après avoir tant investi financièrement et humainement, qu'on te dise, du jour au lendemain, que c’est peut être fini, ça fait mal au coeur.

Guillaume Calvo, gérant de Métal work


Ruptures de contrat 

Transport, soudure, maintenance… Autant de secteurs d’activités pour lesquels de nombreux emplois locaux sont en péril, depuis l’annonce du départ du géant anglo-suisse Glencore, actionnaire à 49 % du complexe métallurgique. 

Le 1er mars a signé l’arrêt de ces contrats de sous-traitance. Un coup extrêmement dur pour ces prestataires qui se sont multipliés avec l’ouverture de ce site industriel, il y a une dizaine d’années. 

Le constat est amer pour Guillaume Calvo, gérant de Métal work. "On a fait de la formation, on a pris des jeunes, on les a qualifiés pour que les locaux montent en compétence, pour faire évoluer la province (Nord, ndlr). Et qu’on sente ce fameux rééquilibrage. Après avoir tant investi financièrement et surtout humainement, qu'on te dise, du jour au lendemain, que c’est peut être fini, ça fait mal au coeur."

La solution miracle, ce serait que l’usine reparte. Mais on n’y est pas.

Gaël Michel-Villaz, porte-parole du collectif et chef d’entreprise


Des mesures pour alléger ces entreprises

Le collectif a profité de cette rencontre avec la province Nord pour marquer le coup en vue d’un potentiel repreneur. L’idée est aussi de faire prendre conscience de la gravité de la situation aux élus, "même s’il n’y a pas de solution immédiate" reconnait Gaël Michel-Villaz, porte-parole du collectif et chef d’entreprise. "La solution miracle, ce serait que l’usine reparte. Mais on n’y est pas." 

Parmi ses revendications, le collectif demande le plafonnement des traites dans les banques, le rééchelonnement des dettes ou encore des suppressions de charges.

Le reportage de Nathan Poaouteta et Brice Bachon 

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