C’est un Petit Poucet face aux géants habituels de l’industrie du nickel, mais Okelani Group One, qui porte un projet de reprise de l’activité sur le site de KNS, entend jouer la carte locale et responsable.
"Avec les deux autres associés, nous vivons tous ici, nous payons nos impôts en Nouvelle-Calédonie et la société est domiciliée à Nouméa, explique Florent Tavernier, président de l’entreprise. C'est un projet calédonien avec des gens qui connaissent l'outil, les populations et la situation du territoire."
Fin août, Konimabo Nickel SAS a dû arrêter ses fours. En sursis depuis février, l'usine n'a pas réussi à trouver de repreneur dans les six mois impartis par Glencore, qui souhaite céder les 49% de parts qu'il détient.
Okelani a déposé une offre, pour la location des infrastructures de Vavouto : 1 milliard de francs Pacifique annuels “sans exclure pour autant un rachat, tout dépendra de la négociation que Glencore est prêt à faire sur la dette [13,7 milliards de dollars soit 1 484 milliards de francs]”, précise Gilles Hernandez, autre porteur du projet. Cette offre est désormais entre les mains de la banque d'affaires, qui étudie les dossiers de reprise déposés, et qui se prononcera sur leur viabilité.
Marché de niche
L’entreprise vise “un marché de niche, celui du nickel de très haute qualité pour l’aéronautique, le secteur militaire ou les technologies de pointe. Pas question de faire la course avec l’Indonésie sur le nickel bas de gamme. Pour nous, c’est en se positionnant sur ces secteurs très spécifiques, notamment en Europe, où le nickel a été classé parmi les métaux stratégiques, que la Nouvelle-Calédonie peut tirer aujourd’hui son épingle du jeu face aux géants du secteur”, estime Gilles Hernandez.
400 emplois à la clé
Calibrée pour produire 60 000 tonnes par an, KNS n’a jamais atteint ses objectifs. Okelani vise 15 000 tonnes de production annuelle, un tonnage que KNS a toujours dépassé, et se propose de reprendre 400 personnes sur les 1 200 salariés. “On ne pourra pas réembaucher tout le monde, mais l’idée est de proposer une activité viable et une reprise rapide sous six mois. On entend également créer une fondation qui captera une partie des bénéfices, dont l’objet sera d’aider les populations du Nord à créer leur activité”, assure Florent Tavernier.
Selon la SMSP, deux groupes internationaux sont intéressés par la reprise des parts de Glencore dans KNS.