Voilà sept mois que Ouégoa était touchée par la désertification médicale, mais l'installation il y a deux semaines de nouveaux praticiens au CMS du village redonne espoir aux habitants. Diane Teinheri, une habitante de la commune, ne cache pas sa satisfaction de pouvoir faire soigner son enfant malade au village et non plus à plusieurs kilomètres de route, au centre hospitalier du Nord. "Ça nous évite de payer le taxi pour aller jusqu'à Koumac... C'est un soulagement pour nous que le docteur soit tout près à Ouégoa." explique-t-elle.
Soulagement général devant un fonctionnement normal du CMS
Désormais, l'arrivée de ces deux praticiens permet au centre médico-social de retrouver un fonctionnement normal. Arrivée de Belgique, le Dr Edwige Wiliquet précise "On a repris les astreintes donc le weekend et le soir il y a une permanence, on a également repris les visites en tribu, donc je pense qu'il y a un soulagement de la population."
Soulagement également pour les trois infirmiers présents à Ouégoa qui étaient jusqu'ici sur tous les fronts. Depuis avril dernier, ils tentaient de pallier l'absence de médecin en assurant tant bien que mal un service de soins aux habitants. "On régulait beaucoup avec les médecins libéraux, on régulait aussi beaucoup avec le 15 (le numéro d'aide médicale urgente ndlr) , donc on saturait les lignes du SAMU.... On est donc satisfait de l'arrivée de ces nouveaux médecins, par rapport aux responsabilités de chacun et ça nous permet d'avoir une prise en charge complète et optimale pour les patients." explique Laurie Siveton, infirmière.
Une expérience "intéressante" pour les jeunes généralistes nouvellement installés
Exercer en dispensaire, comme dans des régions reculées et touchées par l'absence de médecins, c'est se confronter à des soins habituellement réalisés aux urgences des hôpitaux. Des pathologies spécifiques à gérer, que les deux nouvelles praticiennes abordent avec motivation et l'envie de relever un nouveau défi, comme l'explique Lucile Sohier, généraliste : "Cela concerne les sutures, les traumas, les décompensations de maladie qu'on ne voit pas forcément quand on travaille dans une grande ville puisque les patients ont davantage l'habitude de se rendre directement aux urgences donc c'est le côté très polyvalent qui est intéressant ici et qui, moi, me plait en dispensaire."
Les deux nouveaux médecins ont été recrutés avec des contrats de trois et six mois. Reste à savoir comment le CMS s'organisera au delà de cette période, pour assurer la continuité des soins à la population.