En Calédonie, habitants et scientifiques s'associent pour la préservation des fonds marins

L'UNESCO a lancé un projet mondial consistant à réaliser la première évaluation de la biodiversité des sites marins inscrits au patrimoine mondial.
C'est un projet exceptionnel qui va associer les populations des différentes communes de Nouvelle-Calédonie et les scientifiques. Le principe revient à collecter des échantillons d’ADN environnemental sur différents sites marins du Caillou, inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Objectifs : rendre compte de la biodiversité marine et mesurer les effets du réchauffement climatique.

Le changement climatique a des conséquences sur la vie sous-marine. L'Unesco a donc lancé, en avril 2022, un projet mondial consistant à réaliser la première évaluation de la biodiversité des sites marins inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, en utilisant une méthode innovante appelée l'ADN environnemental ADNe.


Six sites calédoniens

Ce programme mené à l’échelle planétaire est porté en Calédonie par l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité et l’IRD. Objectif : faire l’inventaire des poissons et déterminer la biodiversité de l’endroit, en effectuant des prélèvements. Une première journée de formation et de collecte s’est déroulée mercredi dernier à la tribu de Yambé, à Pouébo. Des scolaires, des associations et comités de gestion du patrimoine mondial y ont également participé. Quatre échantillons y ont été prélevés. 

Nous allons faire la même chose dans les autres zones, à savoir aux atolls d'Entrecasteaux, aux atolls d'Ouvéa et Beautemps-Beaupré, dans le grand lagon nord, sur la zone côtière ouest et dans le grand lagon sud. Ce projet mondial concerne 25 sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco.

Anaïs Morlon, adjointe au pôle marin de l’agence néo calédonienne de la biodiversité

Une méthode douce de prélèvement

La technique de prélèvement se fait par collectes d’échantillons d’eau. "C'est une technique non-invasive, économique et vraiment très simple à mettre en place. Simplement avec une perche, un petit bidon pour prélever l'eau, qu'ensuite on met dans des bidons stériles. Ces bidons ont ensuite été ramenés à terre pour faire la filtration; l'ADN qui est présent dans l'eau est donc récolté dans ces filtres" explique Anaïs Morlon. 

Une méthode non invasive pour les animaux. La technique de prélèvement doit permettre d'identifier les espèces présentes grâce à l'ADN provenant des fragments de peau, de mucus et autres cellules laissées dans l'environnement par les organismes marins.

Les prochains prélèvements se feront sur les atolls d’Entrecasteaux. La mission océanographique baptisée "Tic Tac 1" a embarqué ce lundi 6 mars à bord de l'Amborella. La campagne doit durer 10 jours. L'objectif est d'étudier l'impact des canicules marines sur les récifs coralliens dans le Parc naturel de la mer de Corail.