VIDEO. Alcide Ponga, le nouveau président du Rassemblement, appelle à “l’unité des partisans d’une Calédonie française”

Alcide Ponga, invité politique du 21 avril 2024. ©nouvellecaledonie
Fraichement élu président du Rassemblement, Alcide Ponga est revenu sur les sujets qui font l’actualité du pays, de la crise du nickel aux discussions sur l’avenir institutionnel, en passant par son élection à la tête du parti non indépendantiste. Il était l’invité politique de Thérèse Waïa, dimanche 21 avril.

La fonction ne lui est pas totalement inconnue. Depuis fin 2022 déjà, Alcide Ponga occupait le fauteuil de président du Rassemblement par intérim, à la suite de la démission de Thierry Santa. 

Mais cette fois, c’est par la voix des militants que le maire de Kouaoua a été élu samedi 20 avril, à la tête du parti non indépendantiste, créé par Jacques Lafleur il y a quarante-sept ans. 

Invité du journal télévisé de ce dimanche 21 avril de Thérèse Waïa, il a partagé son analyse sur plusieurs sujets d’actualité, tels que son élection, les discussions sur l'avenir institutionnel et la crise du nickel. 

Je suis un homme de dialogue.

Alcide Ponga, président du Rassemblement


“Une lourde responsabilité”

Elu avec 99,5 % des suffrages, Alcide Ponga est le tout premier Kanak à accéder à la présidence du Rassemblement. S’il ne considère pas cet événement comme “historique”, il reconnaît que pour “beaucoup de gens”, cette élection a “peut-être” un caractère “exceptionnel”. “C’est une lourde responsabilité.” Car si le parti n’est plus le poids lourd qu’il a été par le passé, son nouveau président fait remarquer que peu de mouvements politiques peuvent aujourd’hui revendiquer plus d’un millier d’adhésions.

À 48 ans (presque l’âge du Rassemblement), Alcide Ponga veut s’inscrire dans la continuité du parti qui a été créé en 1977 par Jacques Lafleur “avec tous les vieux Mélanésiens de la côte Est”. 

Il estime cependant que c’est avant tout sa personnalité et son parcours qui l’ont hissé au fauteuil de président. Ancien employé de la SLN et actuellement conseillé du président de Koniambo nickel, il se veut “un homme de dialogue” et compte bien s’exprimer davantage, maintenant que son titre est officialisé au sein du Rassemblement.  


Discussions politiques 

Face à la multiplication des partis non indépendantistes, Alcide Ponga appelle à l'unité des partisans d'une Calédonie française. “Nous avons des voix qui sont assez larges. Elles vont de la droite jusqu'au centre gauche et il faut prendre en compte tout le monde pour qu'on puisse aller vers les indépendantistes et discuter.”

Dans un contexte où les discours tendent à se radicaliser, sa parole se veut mesurée. Il salue ainsi “la façon dont les deux manifestations [du samedi 13 avril à Nouméa] se sont passées, dans le calme, dans la joie de chaque côté”. “Ça montre qu’ici, on a évolué”, “même s’il y a encore des tensions”. 

Alors que les indépendantistes demandent le retrait du projet de loi de révision constitutionnelle, Alcide Ponga se veut “optimiste”. “Si chacun y met du sien”, il croit en la possibilité de “rattraper le calendrier de la réforme constitutionnelle” pour aller vers un accord global entre les différentes composantes politiques.

Le Pacte nickel n'est pas le seul outil pour sauver la filière nickel en Calédonie, mais il fait partie des outils.

Alcide Ponga, président du Rassemblement


Pacte nickel 

Autre sujet incontournable du moment : la crise majeure que traverse la filière nickel. Un domaine que connaît bien le maire de la commune minière de Kouaoua. Élu à la province Nord et au Congrès depuis cinq ans, Alcide Ponga siège dans la toute nouvelle commission créée boulevard Vauban pour travailler sur le Pacte nickel. Un sujet qui divise énormément et sur lequel il “appelle au calme”. S’il reconnaît que le pacte “n'est pas le seul outil pour sauver la filière nickel en Calédonie, il fait partie des outils”. “Il faut s’unir parce que le marché n'attend pas et les entreprises sont en train de fermer.”

Retour sur le parcours d'Alcide Ponga avec Valentin Deleforterie

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