Supprimer les restrictions de vente d’alcool le mercredi et le week-end ? La mesure n’est pas encore votée mais la province Sud espère l’appliquer dès l’année prochaine. En attendant, l’annonce suscite de nombreuses réactions.
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Des consommateurs plutôt satisfaits
Pour bon nombre de consommateurs, c’est avant tout un soulagement, notamment en termes d’organisation, et la fin d’une mesure qu’ils estiment contreproductive.« Moi, je pense que ça ne sert à rien de limiter la vente d’alcool. Les gens font du stock et consomment tout d’un coup. Après, c’est encore pire » estime ce consommateur.
La nouvelle est plutôt bien accueillie aussi dans les petites épiceries de quartier, qui depuis onze ans ne pouvaient plus vendre d’alcool le mercredi et le week-end.
Avec cette mesure, plus d’interdiction, à condition d’aménager un espace dédié à la vente d’alcool et de demander aux clients leur pièce d’identité.
« C’est très bien parce que justement on a payé une licence très cher, presque cent mille francs par an, et depuis l’interdiction, ça touche plutôt nos clientèles qui achètent pour chez eux » explique Mireille, commerçante dans le centre-ville de Nouméa.
Depuis l’interdiction en 2008, les cavistes étaient les seuls à pouvoir vendre de l’alcool le mercredi et le week-end. Et uniquement du vin.
Un effet d’aubaine qui avait entrainé la multiplication des enseignes ces dernières années, un peu partout dans le pays.
Cette levée de l’interdiction pourrait avoir un impact à double tranchant selon Flory Chialva, responsable de cave chez un caviste de Sainte-Marie. « Les effets négatifs, ça va être surtout je pense en fonction des zones où seront placés les magasins, selon la clientèle qu’ils vont avoir parce qu’effectivement, certains magasins récupèrent beaucoup quand c’est fermé dans les grandes surfaces de la clientèle ». Mais ces commerçants voient aussi des effets positifs pour leurs affaires : « Nous pourrons vendre effectivement tout ce qui va être bière, cidre et spiritueux les week-ends, chose que nous ne pouvons plus faire actuellement » reconnaît ainsi Flory Chialva.
Même si, pour certains cavistes, c’est un peu la gueule de bois, pour d’autres, c’est l’occasion de faire le tri entre les professionnels de la filière et ceux qui avaient uniquement surfé sur ces interdictions pour ouvrir une enseigne.
Et rappelons donc que cette mesure ne concerne pour l’heure que la province Sud et qu’elle devrait être soumise au vote au cours du premier trimestre 2020.
Ecoutez des réactions de consommateurs recueillies par Coralie Cochin
Alcool réactions consommateurs
Le point de vue des commerçants
L’annonce de la libéralisation la vente d’alcool n’est pas synonyme de liberté totale. Ainsi, la vente restera interdite aux mineurs et dans les commerces, des espaces dédiés, bien séparés, seront créés avec des caisses séparées. La province a prévu pour les petits commerces un soutien financier pour la réalisation des travaux de mise en conformité.Le reportage chez les professionnels de Bernard Lassauce et Gaël Detcheverry
L’UFC-Que Choisir est pour
L’UFC-Que Choisir se dit favorable à la levée des restrictions le mercredi et le week-end, et à l’encadrement de la vente d’alcool dans ces espaces dédiés, avec pièce d’identité et quantités répertoriées.« Ça va contribuer à responsabiliser les gens » estime François Levacher, président de la commission de lutte contre l’insécurité routière à l’UFC Que Choisir. Il réagit au micro de Coralie Cochin
Alcool itw UFC Que Choisir
L’historique des interdictions de la vente d’alcool
Ce n'est pas la première fois que des mesures pour faire baisser la consommation d'alcool sont prises, et ensuite abandonnées. Des débuts de la colonisation aux années 80, retour sur ces diverses tentatives.Le point avec Brigitte Whaap