Nous le gros soucis, c’est que l’on a les chevaux, on a le propriétaire et l’entraîneur, mais on n’a pas le jockey qui devait arriver d’Afrique du sud le 4 avril dernier. On s’est retrouvés le bec dans l’eau - Karl-Heinz Creugnet, propriétaire-éleveur de chevaux à Boulouparis
S'adapter
Un peu plus loin, sur l’élevage de Bouraké, Yann Draghiceviz, propriétaire-éleveur élève de son côté des trotteurs. L’annulation des courses l’a contraint à s’adapter. Les propriétaires se retrouvent privés d’une partie de leurs revenus. Lorsqu’on a un bon cheval, on équilibre les comptes dans une écurie. Le fait qu’il n’y ait pas de courses, il y a toute une réaction en chaine qui va se produire. Il faut entretenir les chevaux, ça nous coûte de l’argent. Cette année, les propriétaires, les éleveurs et les écuries sont sur fonds propres, puisqu’il n’y a pas d’argent - Yann Draghiceviz, propriétaire-éleveur à Boulouparis
Impact financier
L’impact financier de l’arrêt des courses concerne les propriétaires, les éleveurs, les entraîneurs et enfin, les maréchaux ferrants. Fabien Duval est l’un d’entre eux. Il vient toutes les cinq semaines pour ferrer les trotteurs. Un travail très particulier pour ces chevaux, à qui l’on impose une allure contraignante, car au naturel, le trot précède le galop.C’est une ferrure qui est vraiment à part des autres types de ferrages. C’est assez compliqué et particulier - Fabien Duval, maréchal-ferrant
Absence de Jockeys
De leur côté, les jockeys doivent être majeurs et pèsent pour la plupart d’entre eux, quarante-huit kilos. Une morphologie peu commune, qui explique le recourt des écuries calédoniennes à des jockeys extérieurs. Des prestataires qui viennent habituellement pour une saison d’environ sept mois et qui officient souvent, comme palefrenier sur les propriétés.Elles sont en revanche assez peu de femme dans le métier, à l’image d’Aurélie Draghiceviz, jockey amateur, pour qui la pratique en mode loisir suffit à son plaisir.
J’aime la course et la compétition donc ça fait plaisir de pouvoir l’entraîner et de pouvoir courir avec le cheval que je monte tous les jours - Aurélie Draghiceviz, jockey amateur
Si l’année 2020 est une année morte pour la discipline, tous les professionnels pensent déjà à la saison prochaine, afin de préparer avec l’aide financière du PMU et des provinces, une reprise très attendue des courses hippiques.
Le reportage d'Erik Dufour et Claude Lindor :