Solidarité : des tonnes de squashs gratuites

Certains n'ont pas hésité à repartir la benne pleine de squashs
Des tonnes de squashs en libre-service. A Boulouparis, un exploitant agricole a décidé d'ouvrir sa parcelle au public et de les laisser faire leur marché. Soutenue par l'agence rurale, cette opération a rencontré un beau succès.

Les enfants n’étaient pas de trop pour donner la main sur les 27 hectares de Roger Galliot à la Ouenghi ce vendredi 29 octobre. Dès 8 h du matin, ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel de l’agriculteur. Objectif ? permettre à chacun de ramasser son lot de squashs et ça sans passer à la caisse. Le résultat des fortes pluies des dernières semaines qui a force de détrempé les terres ont empêché les engins agricoles de s’y rendre.

Inexportables au Japon

" La squash est un fruit qui est exporté au Japon. Le japonais, il faut que ce soit parfait ; avec trois jours de soleil dessus, ça commence à devenir bronzé, c’est pas bon, éjecte" explique l’exploitant agricole, Roger Galliot. "Alors au lieu de perdre, j’offre. Il y a 300 tonnes à ramasser, ils peuvent s’amuser !". 

Une initiative appréciée

Si certains sont repartis avec des bennes entières de squashs, d’autres étaient venus en famille et quelque fois de très loin. 
"On arrive de Canala. On a vu l’annonce sur Facebook, et on a décidé de descendre pour venir" confie Georgina Ate. 
"Parce qu’on aime bien manger les squashs à plusieurs sauces" confirme la jeune fille qui l’accompagne. "Les squashs farcies, en frites, en gâteau… Il y a plusieurs façons de la cuisiner quand on connaît bien faire la cuisine". 
 
Pour d’autres, il s’agit tout simplement de sortir les enfants et de rapporter quelques squashs à ceux qui étaient au travail. 
"Moi, je partage avec la famille, les amis. Ils ne peuvent pas venir, ils travaillent, mais comme moi je suis à la retraite, je viens" explique Jeanne Waho.

Des pertes susceptibles d’être indemnisées

Si la volonté de l’exploitant et de l’Agence rurale était aussi de faire profiter les populations qui souffrent de la crise et de ne pas faire de gaspillage, l’exploitant devrait pouvoir, en tout cas, avoir accès à une indemnisation pour tout du moins une partie de ses pertes. Une indemnisation qui doit répondre à certains critères. 
"On dépasse les 180mm sur ces zones là en trois semaines, et donc je considère qu’ils doivent être indemnisés au regard du cumul de pluies qui dépasse les 150mm" explique Lionnel Brinon, le président de l'agence rurale de Nouvelle-Calédonie. 
Sur cette parcelle de 27 hectares et avec plus de 300 tonnes de squash de perdues pour l’exploitant, le préjudice pourrait atteindre entre 25 et 30 millions de francs CFP. Le parcours pour se faire indemniser reste aujourd’hui complexe et peut prendre jusqu’à six mois entre la déclaration de perte et l’arrêté du gouvernement. En attendant, certains devraient dans les prochains jours avaler de la squash matin, midi et soir.
Le reportage de Nathan Poaouteta et Cedric Michaut 

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