Des tensions au sein du conseil municipal de Bourail

Mairie de Bourail
Patrick Robelin, le maire de la commune a pris la décision de mettre fin aux délégations de la 1ère adjointe Gyslène Dambreville et du 7ème adjoint Frédéric Lalève, en charge de la culture, du patrimoine et de l’enseignement. Explications.

« Ils ont tenté un putsch contre le maire »

Selon le maire Patrick Robelin, une succession de faits dans le travail a rompu toute confiance.
« Ils ont tenté de m’imposer l’embauche d’un directeur administratif et financier alors que l’exécutif n’était pas pour, ni l’administration. Et donc ils ont tenté un putsch contre le maire. Et depuis le 12 mai, la première adjointe, nous ne l’avons ni revue, ni entendue. Elle est revenue au dernier conseil municipal sans nous adresser la parole. Donc, dans ces conditions là, on ne peut plus travailler ensemble ».

Dans ces conditions, je ne peux plus leur faire confiance

Le maire explique aussi sa décision par un besoin de confiance en ses adjoints : « Si demain, je dois m’absenter pour une raison quelconque, je ne pourrais pas confier la mairie à quelqu’un avec qui je n’ai plus de relations professionnelles. Enfin, ces deux adjoints ont pris du temps avec l’ensemble de mes co-listiers pour essayer de les retourner contre moi. Donc, dans ces conditions, je ne peux plus leur faire confiance, d’où la décision, en concertation avec le reste de l’équipe, de mettre un terme à leurs délégations d’adjoints ».  
Patrick Robelin désigné maire de Bourail en juin 2018
 

Une décision liée aux prochaines élections municipales pour Gyslène Dambreville

Une décision apprise par le biais des médias, explique Gyslène Dambreville qui estime que le motif est purement politique. Les deux adjoints animent le comité Générations NC à Bourail et le parti a l’ambition de présenter une liste aux prochaines municipales.
La 1ère adjointe revient sur les raisons avancées par le maire.
Et tout d’abord sur l’affaire de l’embauche du directeur administratif et financier : 
« Le groupe politique que nous constituions jusque là a été réuni à la demande du maire en mars et s’était prononcé en faveur de ce recrutement à hauteur de seize voix contre six. Donc, on ne peut pas dire que c’était à l’encontre du groupe. En revanche, le maire dont c’est le pouvoir, n’a pas donné suite à cette mesure. On a pris acte de son choix et on a continué à oeuvrer sur le projet commun qui nous animait ». 
Patrick Robelin et ses co-listiers, dont Ghislaine Dambreville, en mai 2018

Gyslène Dambreville revient également sur les accusations d’absentéisme:
« Il invoque aussi le fait que je ne sois plus beaucoup en mairie depuis les élections provinciales ce qui n’est pas tout à fait faux puisque j’ai du réintégrer un poste de salariée et que j’ai des obligations vis à vis de mon employeur. En revanche, pourquoi, à ce moment-là ne destitue-t-il pas aussi un autre des adjoints qui lui, depuis le début de la mandature, n’a jamais exercé son mandat ? »

Bizarrement, les décisions tombent juste après qu’on annonce qu’on ne repartira pas avec Patrick Robelin aux élections municipales de 2020.

Pour la 1ère adjointe, le maire agit avec des pensées électoralistes : 
« Bizarrement, les décisions tombent juste après qu’on annonce qu’on ne repartira pas avec Patrick Robelin aux élections municipales de 2020. Je suppose qu’au prochain conseil municipal qui est prévu le 30 octobre, M. Robelin soumettra aux voix notre maintien ou notre retrait de mandats ».