Les 27 milliards de prêt d’urgence promis par l’État à la Nouvelle-Calédonie seront-ils versés dans leur totalité ? 9 milliards ne l’ont pas encore été. “Je suis un peu comme Saint-Thomas : quand les 9 milliards seront sur le compte de la Nouvelle-Calédonie, je serai définitivement rassuré”, lance Christopher Gygès, ce samedi 1er février.
La veille, le porte-parole du gouvernement calédonien, en charge des affaires économiques avait annoncé que les 9 milliards ne seraient pas accordés. C’était en marge d’une réunion entre le gouvernement calédonien et les partenaires sociaux sur l’après-chômage partiel. “À la prise de fonction du gouvernement, nous avons eu des réunions en visio avec la mission reconstruction de Bercy, donc avec des représentants du ministère de l’Économie et des Finances, qui nous ont annoncé que la réforme n’était pas assez volontariste et que les 9 milliards de francs ne seraient pas versés à la Nouvelle-Calédonie”, explique-t-il.
L'arbitrage final sera politique
Une information qui n’avait pas été confirmée à ses collègues Loyalistes et Rassemblement, actuellement à Paris, où ils enchaînent les rendez-vous politiques. Et pour cause : “On a eu la bonne surprise d’avoir des contre-arbitrages ministériels, semble-t-il par Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, qui a entendu les arguments qu’on a pu développer”, assure Christopher Gygès. En résumé, “comme pour le chômage partiel où il y avait eu une annonce de l’arrêt du soutien de l’État” puis un revirement, les fonctionnaires de Bercy ont donné un avis défavorable mais l’arbitrage final sera politique.
Des annonces le 6 février ?
Cet arbitrage politique n’est officiellement pas encore connu, rappelle Philippe Gomès, élu Calédonie ensemble au Congrès dans un communiqué daté de ce samedi. Il assure s’être entretenu avec Manuel Valls sur le sujet : “aucune décision (...) n'a été prise”. Des annonces devraient être faites le 6 février, lors d’une réunion économique à Paris, à laquelle toutes les délégations calédoniennes, y compris le FLNKS, devraient participer.
Une chose est sûre : un autre prêt, celui de 120 milliards de francs garanti par l’Etat, est inscrit dans la loi de finances 2025. “Nous travaillons sur les conditions avec l’État. Nous avons bien indiqué que nous nous opposerions à une augmentation de la pression fiscale, les Calédoniens et les entreprises ne pourraient pas le supporter”, appuie Christopher Gygès. En revanche, "la Nouvelle-Calédonie peut baisser son train de vie”.
Nous allons travailler à un plan de réforme de l’administration et des dépenses publiques pour montrer à l’État qu’on est capable de trouver des pistes d’économies.
Alcide Ponga, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
“Nous allons travailler à un plan de réforme de l’administration et des dépenses publiques pour montrer à l’État qu’on est capable de trouver des pistes d’économies”, répète Alcide Ponga, le président du gouvernement, interrogé par nos confrères d'Outre-mer La 1ère. Les élus calédoniens l’avaient promis le 16 janvier, en adoptant une réforme de la taxe générale sur la consommation a minima. Ils avaient décidé de ne pas modifier les taux. Les augmenter aurait été “mortifère”, estimait une partie d’entre eux, comptant sur la compréhension de l’État. Car, pour rappel, le versement des 9 milliards est conditionné à une refonte de la TGC.