Cabanes démolies et habitants expulsés au Centre urbain de Koutio

La décision prononcée par la justice a été appliquée ce mardi matin, cet engin de chantier a détruit plusieurs cabanes.
Une demie-douzaine de cabanes d'un petit squat ont été détruites ce mardi matin, à Dumbéa, en Nouvelle-Calédonie. L'application d'une décision de justice alors qu'un grand projet d'aménagement est prévu sur ce terrain du Centre urbain de Koutio.
Moment difficile, ce mardi matin, dans un petit squat de Dumbéa. Après des années de litige, une décision d'expulsion prononcée par la justice est devenue réalité, au Centre urbain de Koutio. Une demi-douzaine de cabanes, parfois dressées là depuis une quinzaine d'années, ont été détruites en présence de certains habitants, sur le terrain situé entre le centre commercial Kenu-In et le futur projet Entre-Deux-Mers. Le long de la piste cyclable, à hauteur de la bretelle de Normandie qui fait l'objet d'un chantier Néobus. 


«Obligés d'actionner la justice» 

«Lorsqu'on arrive à cette situation extrême, c'est que toutes les voies sociales d'accompagnement ont été explorées par la mairie, déclarait sur place son secrétaire général adjoint, Aymeric Loste. Parce que nous privilégions d'accompagner les familles dans leur relogement. Il y en a qui adhèrent, d'autres pas, et malheureusement, nous sommes obligés d'actionner la justice. » 
C'est que Dumbéa continue l'expansion urbaine de sa partie sud. Ce qui passe par la construction de logements, d'équipements et de commerces dans le secteur où se dressait encore cet habitat précaire.

La démolition a eu lieu en présence de plusieurs habitants, de représentants du clan qui se revendique propriétaire, de la mairie et du CCAS.


«Un peu perdue»

D’après les données rassemblées par le centre communal d’action sociale, une quarantaine de familles étaient autrefois décomptées dans le petit squat. Depuis 2010, plusieurs d'entre elles ont été prises en charge par le dispositif appelé protocole unique de relogement, qui réunit les institutions concernées et les bailleurs sociaux. Mais toutes n'étaient pas parties, ou ne comptaient pas le faire. « Je suis un peu perdue, confiait une jeune maman pendant l'intervention sécurisée par les forces de l'ordre. Je savais qu'il fallait qu'on parte, on avait déjà préparé nos affaires, mais je pensais pas que ce serait aujourd'hui.» 

Nuit d'hôtel

Une nuit d'hébergement a été proposée par la ville de Dumbéa aux familles expulsées, qui devront ensuite se tourner vers les assistantes sociales de la province Sud pour une prise en charge d'urgence. «Nous, on veut un terrain, une maison. On veut pas aller à l'hôtel», protestait Jeanne, une autre habitante. Ce matin, des représentants du centre communal d'action sociale et de la mairie se trouvaient sur place, ainsi que du clan kanak qui se revendique propriétaire foncier du terrain.

Le reportage de Natacha Cognard et Cédric Michaut 

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