«Obligés d'actionner la justice»
«Lorsqu'on arrive à cette situation extrême, c'est que toutes les voies sociales d'accompagnement ont été explorées par la mairie, déclarait sur place son secrétaire général adjoint, Aymeric Loste. Parce que nous privilégions d'accompagner les familles dans leur relogement. Il y en a qui adhèrent, d'autres pas, et malheureusement, nous sommes obligés d'actionner la justice. » C'est que Dumbéa continue l'expansion urbaine de sa partie sud. Ce qui passe par la construction de logements, d'équipements et de commerces dans le secteur où se dressait encore cet habitat précaire.
«Un peu perdue»
D’après les données rassemblées par le centre communal d’action sociale, une quarantaine de familles étaient autrefois décomptées dans le petit squat. Depuis 2010, plusieurs d'entre elles ont été prises en charge par le dispositif appelé protocole unique de relogement, qui réunit les institutions concernées et les bailleurs sociaux. Mais toutes n'étaient pas parties, ou ne comptaient pas le faire. « Je suis un peu perdue, confiait une jeune maman pendant l'intervention sécurisée par les forces de l'ordre. Je savais qu'il fallait qu'on parte, on avait déjà préparé nos affaires, mais je pensais pas que ce serait aujourd'hui.»
Nuit d'hôtel
Une nuit d'hébergement a été proposée par la ville de Dumbéa aux familles expulsées, qui devront ensuite se tourner vers les assistantes sociales de la province Sud pour une prise en charge d'urgence. «Nous, on veut un terrain, une maison. On veut pas aller à l'hôtel», protestait Jeanne, une autre habitante. Ce matin, des représentants du centre communal d'action sociale et de la mairie se trouvaient sur place, ainsi que du clan kanak qui se revendique propriétaire foncier du terrain.
Le reportage de Natacha Cognard et Cédric Michaut