La réouverture des portes de la boucherie Nourry a été discrète, vendredi 14 juin. Elle se situe à Dumbéa, dans la galerie marchande d’Apogoti, entièrement saccagée. Elle porte encore les stigmates des multiples saccages et pillages. Ce matin, les clients ont répondu présent dès l’ouverture. Même si les étals n’étaient pas encore complètement remplis.
Les employés se sont impliqués
Avant de pouvoir ouvrir, il a fallu nettoyer et réparer. Tous les employés ont retroussé leurs manches pour y parvenir, à l’image d’Idriss Chartier, apprenti charcutier. “Quand on est revenu, il y a à peu près deux semaines, c’était dans un très mauvais état, complètement saccagé. Heureusement, ça n’a pas brûlé, mais l’odeur était immonde”, révèle le jeune apprenti.
Chaque employé s’est impliqué. La veille de la réouverture, ce jeudi, la matière première est arrivée et les réserves ont de nouveau commencé à se remplir. Pour le gérant, Christophe Nourry, il faut reprendre l’activité pour avancer.
Son objectif est de garder l’ensemble des 14 employés. “Avant de redémarrer l’entreprise, nous avons discuté. Les salariés étaient là, à l’heure et motivés. On a échangé sur ce qu’il s’est passé, sur comment relancer l’activité, en essayant de garder tout le monde. Il va y avoir des concessions à faire dans un premier temps avec un partage du temps de travail, pour avancer tous ensemble”, explique le gérant.
Reprise préparée
En ce premier jour d’ouverture ce vendredi, les employés se sont attelés à découper et préparer les différentes pièces de viande. Mais il faudra tout le week-end pour réachalander toutes les vitrines avec les produits habituels.
Une reprise qui a tout de même été préparée de longue date. “Aujourd’hui, pour pouvoir rentrer de la matière première, il faut payer “au cul du camion”. Donc quand vous n’avez plus de trésorerie et cinq semaines sans activité, les salaires de mai à verser et les charges en cours, c’est compliqué. On sollicite la banque et les aides mises en place, et on attend une réponse”, indique Christophe Nourry.
Selon le gérant de l’enseigne, il faudra un bon moment avant de pouvoir retrouver le niveau d’activité atteint avant la crise et les émeutes en Nouvelle-Calédonie. Et une inquiétude réside : le calme apparent dans le quartier, qui reste tout de même relatif.
Le reportage de Brigitte Whaap et Gaël Detcheverry :