Le GDPL Taku ne sera pas expulsé du Pic aux Morts à Dumbéa-sur-Mer

Deux procédures ont été jugées par le juge des référés. Le juge a estimé qu’il n’y avait pas d’occupation illégale des terres autour du Pic aux Morts de la part du GDPL Taku. La Sécal a décidé de faire appel de cette décision.
La revendication de la presqu’île du Pic aux morts remonte à plus de dix ans, et elle n’est toujours pas réglée. Après l’expulsion par la gendarmerie en décembre 2018 des membres du GDPL Taku, c’est la première fois que  le juge des référés prend une décision. Celle de ne pas expulser le GDPL parce que les éléments présentés ne prouvent pas l’occupation illégale de propriété.
 

Le GDPL a « démontré sa légitimité »

« Le GDPL a pu démontrer sa légitimité, ce qui était important, à pouvoir aménager la partie de la presqu'île du Pic aux Morts, et là-dessus, par contre, effectivement, la juge a constaté qu’il y avait une absence de délimitation. La juge a estimé qu’il fallait qu’on aille au fond pour voir l’ensemble des problèmes, y compris cette délimitation. » explique Philippe O’Connor, avocat du GDPL Taku. « Et c’est pour ça qu’en aucun cas, elle demande au GDPL Taku d’être expulsé comme le sollicitait la Secal. La Secal a été déboutée naturellement sur cette demande d’expulsion d‘où sont aujourd’hui les membres du GDPL Taku. »  
 

Les travaux doivent reprendre très vite pour la Secal

La Secal, aménageur de la ZAC de Dumbéa sur Mer, ne l’entend pas de la même façon. Pour elle, il faut absolument que les travaux se poursuivent, et pour cela elle a décidé de faire appel.
« Nous n’avons pas d’autre choix que d’aller plus loin dans le cadre de cette procédure » réagit Philippe Dupuy, l’avocat de la Secal. « C’est la logique procédurale que d’aller devant la Cour d’appel et de démontrer qu’il y a une urgence, notamment du point de vue de l’école, mais également des logements. Et puis il y a une évidence, c’est à dire que nous sommes sur une propriété privée, cette propriété privée a vocation ensuite à bénéficier à l’ensemble de la collectivité. Il y a effectivement une très grande urgence parce qu’il faut commencer les travaux très rapidement. Et tout ça permet de préserver à la fois le passé, c’est à dire le respect des anciens sur le Pic aux Morts et la pointe Tabou, et en même temps le présent et le futur. »  
 

Incompétent sur le fond

Le juge des référés s’est quant à lui dit incompétent pour trancher sur le fond de l’affaire, je cite «  il est constant que le juge des référés ne peut pas arbitrer entre le respect dû aux ancêtres du clan kanak et les exigences économiques ». Une affaire qui reflète tout l’enjeu de notre société entre développement économique et préservation des traditions.