Le maire de Dumbéa était l’invité politique du journal télévisé de NC1ere ce dimanche 29 mai 2016.
•
Avec Nathalie Daly, Georges Naturel a évoqué le passé et l’avenir de Dumbéa qui est passé de 463 habitants en 1961 à 35 000 aujourd’hui mais aussi plus largement le rôle des communes en Nouvelle-Calédonie.
Les communes seront désormais associées aux discussions sur l’avenir de la NC.
« Dans les 2 accords [Matignon et Nouméa], les communes, collectivités de l’Etat n’ont pas du tout été associées ni n’ont participé aux discussions. Et c’est regrettable parce qu’on est vraiment au contact, 365 jours par an, avec nos populations, et on a quelque chose à apporter pour les discussions de l’avenir institutionnel. C’est une demande qu’on a formalisé ensemble, les 2 associations de maires, et le premier ministre l’a acceptée, donc à la prochaine mission, on sera associés aux discussions. »
Le mode de financement des communes
« On touche en Nouvelle-Calédonie deux fois moins de recettes que la même commune en Métropole, par habitant. Et nos compétences tendent à évoluer. Donc forcément, plus çà va, plus on devient, en termes d’équilibre budgétaire, très limité. Après, il faut faire la différence entre une commune qui est établie et qui a ses équipements qui existent, et des communes en fort développement comme celle de Koné par exemple, comme celle de Païta, comme celle de Dumbéa, où il y a des besoins immédiats. Les populations arrivent, on a besoin de construire des écoles, de construire des équipements sportifs, des équipements publics, donc effectivement, il y a un besoin sur une courte période. (…) Il faudrait peut être qu’à côté du fonds intercommunal de péréquation, la ressource principale des communes, on ait peut être une enveloppe qui puisse servir à ces communes en fort développement pour la période de leur croissance qui est importante. »
Le problème de la délinquance
« Ce problème n’est pas spécifique aux communes. C’est une compétence partagée entre l’Etat, le gouvernement, les Provinces et les communes. Mais ce sont les communes qui sur le terrain et au jour le jour ont à gérer ces problématiques de délinquance. On ne le règlera pas d’un coup de baguette magique. Il y a vraiment une volonté de partager les choses. Il y a des problématiques dans les communes de l’Intérieur et là, on doit, nous, communes de l’agglomération, participer.
(…) Les préoccupations sont partagées. On ne doit pas travailler dans le périmètre communal. Je pense que dans l’agglomération il est essentiel qu’on ait un travail en commun sur les 4 communes de l’agglomération. Il y a une mission en cours (ndlr : mission sur la sécurité et la délinquance annoncée par Manuel Valls lors de son séjour calédonien), ensuite, il faut éviter de faire un copier-coller de ce qui se passe en Métropole. Je pense qu’on a des populations, des situations particulières. Les coutumiers ont leur part à jouer. Donc, il faut qu’on adapte toutes ses structures au contexte calédonien. »
Le développement démographique de Dumbéa et l’arrivée du Médipôle
« Avec le médipôle, on attend environ 2 500 naissances par an et environ 500 décès par an. Ce travail d’état-civil, il doit être fait par la commune dans laquelle est implanté l’hôpital. On s’y prépare depuis 4-5 ans. Çà veut dire recruter des agents, on en a recruté 4 en l’espace de 2 ans. »
Dumbéa n’est pas une ville dortoir
« Je n’aime pas trop ce mot. La commune accueille beaucoup de personnes, environ 2 500 par an, les gens cherchent un logement. Notre objectif, c’est effectivement de construire des équipements publics, des écoles en particulier, des équipements sportifs. C’est de faire en sorte que les gens puissent avoir de l’emploi sur la commune (la Zac Panda notamment), de créer de l’activité avec des restaurants, un multiplexe, c’est de travailler sur l’accès à la mer, il y a une marina en cours, c’est comme çà qu’on va faire en sorte que les populations de Dumbéa pourront trouver sur la commune tout ce qu’elles recherchent. »
Dumbéa doit aussi rester une commune rurale
« c’est une vraie volonté de l’exécutif municipal. Lorsqu’on a révisé notre plan d’urbanisme directeur, à partir de 2008 et voté en 2012 avec la province sud, on a souhaité préserver ce cadre de vie, cette qualité de vie qu’on retrouve dans le nord de la commune. Les gens qui y vivent, c’est ce qu’ils recherchent. Donc on a limité volontairement l’urbanisation de cette partie de la commune. C’est le poumon vert de l’agglomération. Et on a encore de belles superficies qui sont agricoles. »
La création d’un centre-ville
« Au début, c’était une commune rurale avec en particulier la famille Fayard. Le développement de Koutio s’est fait dans les années 70 lorsque la Nouvelle-Calédonie a racheté du foncier aux Fayard et elle les a remis au FSH. C’est le FSH qui a construit Koutio. Donc, tout çà s’est fait au gré des lotissements et effectivement, il n’y a pas eu comme dans beaucoup de communes un vrai centre-ville. C’est ce qu’on est en train de faire autour du lycée du Grand Nouméa, à Koutio, au carrefour de l’agglomération. Il y a déjà la médiathèque, il y a une école, il y a des entreprises qui s’y implantent, on a un projet de multiplexe (ndlr : de salles de cinéma) qui devrait sortir prochainement, et il sera traversé par le fameux Néobus qui pourra drainer les populations de Nouméa jusqu’au Médipôle. »
L’ identité de Dumbéa ?
« On cherche à créer cette identité de Dumbéa. Je suis convaincu qu’elle va se construire autour de la rivière. C’est un patrimoine exceptionnel et çà fera le lien entre la partie sud et la partie nord de la commune parce que je souhaite ardemment que la commune de Dumbéa reste unie entre une partie urbaine au sud et une partie plus rurale dans le nord. »