Imaginez-vous dans ce drôle de bathyscaphe, excepté que vous allez plonger à 15 mètres de profondeur, mais sur ce plateau technique bien terrien. Cela s’appelle un caisson hyperbare. A l’intérieur, des masques insufflent de l’oxygène pur. Pendant 60 minutes précisément, à une pression deux fois et demi supérieure à l’air.
Cette Oxygénothérapie hyperbare, l’OHB, est un véritable traitement complémentaire. "L'oxygène, dans le corps, c'est physiologique. A très haute dose, il va entraîner une cascade enzymatique qui va recréer les microvaisseaux [sanguins, NDLR]. Pendant une séance d'OHB, on va multiplier par 20 la quantité d'oxygène dans votre sang. On va fabriquer de l'EPO endogène, plus tout un tas d'autres enzymes et d'autres prohormones qui vont entraîner la régénérescence de la microcirculation", livre Rodrigue Pignel, chef du service de médecine des hôpitaux universitaires de Genève.
Un gain médical et économique
Par petits groupes, des infirmiers et des médecins urgentistes du Médipôle apprennent tous les protocoles, en formation intensive. Après deux mois de cours théoriques par visioconférence, c’est la dernière ligne droite. Et ce caisson va rendre de grands services à de nombreux patients. Il permet des cicatrisations plus rapides, de lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques, de traiter les intoxications gazeuses, la surdité brusque ou encore les greffes cutanées.
"Ces gens-là, quand ils sont là, c'est parce qu'ils en ont besoin. C'est une médecine dans laquelle on peut rapidement voir une amélioration, notamment sur les plaies, sur les infections et sur les plaies infectées qui prennent beaucoup de temps. C'est un vrai gain médical et économique. Les temps de soin vont être raccourcis énormément", assure Frédéric Lequiniat, infirmier formateur au CHU de Marseille.
Acquérir un nouvel équipement plus volumineux
Alors que le gouvernement a confirmé, ce mercredi, l'implantation et l'utilisation d'un caisson hyperbare au CHT Gaston-Bourret, en lieu et place de celui exploité jusqu'alors par l'association Sécurité plongée, il s'agit désormais d'investir dans un caisson beaucoup plus grand. Assez pour que des personnes obèses ou des malades suréquipés, en réanimation, puissent en profiter.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Karine Arroyo et Christian Favennec :