Yoann Lecourieux élu maire de Dumbéa avec une majorité étiolée

Yoann Lecourieux a été élu maire de Dumbéa à la place de Georges Naturel.
Yoann Lecourieux a été élu maire de Dumbéa avec 23 voix sur 32 votes, ce jeudi 12 octobre. Absence remarquée : celle de sept élus de la majorité, dont Gil Brial et Xavier Rossard. Les premières réactions.

Sans surprise, Yoann Lecourieux a été élu maire de Dumbéa, ce jeudi 12 octobre. Avec les voix de 23 conseillers sur 39. Sept conseillers municipaux de la majorité étaient absents et sans procuration, dont le Loyaliste Gil Brial. Les cinq élus du Rassemblement, dont Xavier Rossard, avaient également envoyé un communiqué indiquant qu'ils ne participeraient pas.

Yoann Lecourieux, qui était le premier adjoint de Georges Naturel depuis les municipales de 2020, avait effectué l'intérim de maire pendant plusieurs mois en début d'année. Il a désormais le fauteuil. Georges Naturel ayant été élu sénateur, il a dû le laisser pour se mettre en conformité avec la loi sur le non-cumul des mandats.

L'élection et les premières réactions par Dave Waheo-Hnasson et Carawiane Carawiane :

©nouvellecaledonie

Face au nouveau maire, Vaimu'a Muliava de l'Eveil océanien a obtenu 5 voix et Cynthia Jan, de Générations, 2 voix. Deux bulletins étaient nuls. Forcément glissés dans l'urne par des élus de feu la majorité de Georges Naturel, qui comptait 32 conseillers. 

L'ombre des sénatoriales

Aux municipales de 2020, la liste de Georges Naturel avait remporté 56,9% des suffrages au second tour. L'élu Rassemblement-LR avait présenté une liste d'ouverture, soutenue par l'Avenir en confiance. Gil Brial, le rival de 2014, en était, à la neuvième position. Il qualifiait le programme de Gorges Naturel "d'ambitieux mais réaliste". Depuis, il y a eu la candidature de Georges Naturel aux sénatoriales et sa victoire contre Pierre Frogier, investi par le Rassemblement, et Sonia Backès, candidate de la majorité présidentielle. Une victoire qualifiée de "trahison" par une partie des non-indépendantistes.

Qui rejaillit sur la vie politique locale. Sans inquiéter Yoann Lecourieux, qui met en avant "des élus de terrain, expérimentés", sur qui il pourra compter pour poursuivre le travail engagé par son prédécesseur voilà quinze ans. Les priorités resteront l'aménagement de la commune et la construction d'une identité dumbéenne alors que la population continue de grossir. Mais il devra certainement composer avec une plus petite majorité.

La candidature de Yoann Lecourieux, "une forme de tromperie"

Dans leur courrier envoyé ce jeudi, les cinq élus du Rassemblement affirment que "le premier acte du maire nouvellement élu est de diviser en excluant du groupe de la majorité municipale ceux qui n’ont pas suivi ses consignes de vote lors des dernières élections sénatoriales". Pour Yoann Lecourieux, "en ne venant pas, ils se sont exclus tout seuls d’un conseil municipal auxquels les habitants les ont élus. C’est bien dommage."

Autre grief exprimé : "Yoann Lecourieux était en 13e position sur la liste et il n’a jamais été indiqué, ni à la population qui nous a fait confiance, ni aux élus de la majorité, qu’il serait désigné maire de notre commune. Nous sommes mis devant le fait accompli et c’est pour nous une forme de tromperie, tout autant que celle qui vient de se produire aux élections sénatoriales.

Générations NC appelle certains élus de la majorité à les rejoindre

De son côté, Générations NC Dumbéa "prend acte" de l’élection de Yoann Lecourieux en tant que maire de Dumbéa et reconnaît l'"engagement sincère" de Georges Naturel. Les deux élus appellent "les conseillers municipaux de la majorité qui ne se reconnaissent plus dans les choix effectués à nous rejoindre." Tout en disant espérer "que les Dumbéens ne souffrent pas de ces divisions politiques au sein de la majorité".

Quid du gouvernement ? 

Les futurs équilibres ne devraient pas tarder à se dessiner. En attendant, avec 23 soutiens et "une opposition constructive" de l'Eveil océanien, Yoann Lecourieux se montre confiant sur ses capacités à diriger la deuxième ville de Nouvelle-Calédonie. Tout en conservant son mandat au gouvernement, où il est notamment chargé d’animer et de contrôler le secteur des politiques du développement, de l’aménagement et de la cohésion du territoire.