Il y a trois ans, Nuccia s'est lancée sur un coup de tête dans la production d'oeufs chez elle à Thia. Depuis qu'elle vend au nouveau marché de La Foa, la commande a explosé. "La dernière fois que j'ai fait le marché, je devais avoir quoi ? 50 plateaux. A 8h30, je n'avais plus rien ! C'est parti comme des petits pains". Mais ces dernières semaines, elle a eu du mal à trouver de la nourriture pour ses poules. "Avec tout ce qu'il se passe, pas moyen de descendre sur St Vincent. A La Foa et Bourail, on a pris ce qu'on pouvait prendre, mais tous les gens sautaient sur tout à chaque fois. J'ai dû rationner mes poules. J'avais réussi à trouver du grain à la SICA à Boulouparis mais ce n'était vraiment pas bon du tout. Je pense que c'est à cause de ça qu'elles se sont bouffées entre elles".
Troc, manioc et algues
Finalement, l'avicultrice a récupéré des granulés pour poules pondeuses il y a quinze jours seulement, à Bourail. Pour ses cailles, elle a troqué des œufs contre des légumes. Le reste, c'était de la débrouille. "On a un jardin donc on leur a coupé de l'herbe et on leur a donné le manioc. Je suis aussi allée chercher des algues sur Ouano. C'est beaucoup d'énergie, faut vraiment aimer et puis faut être à fond dedans, être toujours présent".
Une perte d'environ 15% du cheptel
En un mois, Nuccia a perdu une trentaine de poules sur les deux cents qu'elle possedait à l'origine. "Si on fait le compte, une poule je l'achète quand elle a 6 semaines à 1000 francs et au bout d'un certain temps tu en perds une trentaine... Ça fait mal au coeur. En plus, c'est la période où elles pondent moins. Donc entre ça et un mois sans marché donc sans rentrée d'argent, c'est dur !"
En attendant de réunir un stock d’œufs à écouler au marché, la productrice a livré les restaurants lafoyens et fait de la vente directe depuis chez elle. Nuccia pense à s'agrandir, pour passer à 500 poules... Et prévoit de faire des réserves d'aliments pour ne plus jamais se retrouver dans cette situation.