Il soigne jusqu'à 40 patients par jour. Le docteur Laurent Di Méo, 67 ans, a déjà passé 35 ans sur le Caillou, dont 25 à soigner les habitants de La Foa et ses alentours. Son cabinet installé juste en dessous de la pharmacie sera bientôt le seul de la commune. Après un premier départ sans remplaçant début 2023, le deuxième généraliste de la place a annoncé son départ au 1er octobre. Une nouvelle que le docteur Di Méo tente de prendre avec philosophie : " A l'impossible nul n'est tenu, donc je pense ne faire que ce que je pourrai faire dans les horaires que j'ai décidé de prendre."
Des nouveaux horaires pour se ménager
En janvier dernier, le médecin a en effet changé ses heures de consultation. "Je travaille lundi et mardi toute la journée, je ferme entièrement le mercredi pour souffler et puis je reprends le jeudi et le vendredi. Je referme le samedi et le dimanche. Alors qu'il y a 10 ans, 15 ans de ça, le travail commençait le lundi matin pour finir le samedi après-midi". Une question d'âge selon le docteur Di Meo. "On se dit qu'on est dans la tranche des 65 / 75 ans, c'est peut-être le moment de moins charger la mule, si on veut qu'elle avance plus longtemps et plus durablement".
Des remplaçants plus difficiles à trouver
Il faut dire que le praticien, qui cumule les casquettes de généraliste, addictologue, hypnothérapeute, sophrologue et psychanalyste ne prend désormais jamais plus d'une semaine de vacances à la fois. La faute au manque de remplaçants. "Les nouveaux confrères qui venaient de Métropole très fréquemment, ne viennent quasiment plus depuis le Covid. Avec les évènements actuels, bien entendu, on comprendra aisement que ce n'est pas vendeur. On espère que quelqu'un viendra, mais on n'en sait rien. On doute." A tel point que Laurent Di Méo ne pense pas partir à la retraite de sitôt, voire même pas du tout. "Je vais faire comme les vieux médecins qui meurrent la sacoche à la main. C'est difficile à envisager parce que nos patients, on les aime, on a envie de s'occuper d'eux. On ne veut pas leur dire «Bon ben les gars, c'est fini aujourd'hui!» et qu'il n'y a pas de suite derrière".
"La Calédonie, c'est une terre qui se mérite"
Malgré un contexte peu propice aux nouvelles arrivées, le médecin ne désespère pas de réussir à convaincre d'autres professions médicales de venir s'installer. "La Calédonie, c'est une terre qui se mérite. Je pense qu'en venant, même dans des conditions difficiles, on a la possibilité de ressentir quelque chose qui vous tient, qui vous remet debout et qui vous porte. Ça, je ne l'avais jamais trouvé en Métropole par exemple. Ici, il y a encore des valeurs que les gens portent et pour moi, ça a été extrêmement important à mon arrivée. Et ça m'a fait rester".