lls étaient cinq jeunes originaires de l’île des Pins à comparaître pour violence sur un militaire de la gendarmerie, outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique et dégradation d’un véhicule de gendarmerie. Âgés de vingt à 24 ans, ils étaient présents, ce vendredi matin, devant la présidente du tribunal correctionnel. Aucun n’avait d'avocat. Interrogés, les jeunes hommes sont revenus sur les faits, qui se sont déroulés en terre kunié le 17 septembre 2022, vers la tribu de Saint-Joseph.
Lacunes dans la procédure ?
Dès le départ, cette affaire surprend le ministère public. Selon lui, la procédure est marquée par des lacunes en terme de qualification des faits. Il n’y aura d’ailleurs pas de réquisitions sur les violences envers un gendarme, “l’identité de la victime et les deux circonstances aggravantes n’étant pas mentionnées dans la procédure.” Le ministère public ajoute que l’un des prévenus présents, le plus âgé, a été reconnu non coupable par un agent de la gendarmerie lors des faits, “il était véhément mais il n’a pas commis d’infraction”.
Demande de dommages et d'intérêts
Selon les déclarations de la gendarmerie, absente lors de cette audience et pas représentée par un conseil, une patrouille se déplace ce 17 septembre lorsqu’une bouteille est jetée sur le véhicule des forces de l’ordre. Les deux gendarmes s’arrêtent et demandent des explications. S’ensuivent des insultes et des caillassages de la part de jeunes. Les deux victimes ont demandé 150 000 F et 100 000 F de dommages et intérêts.
Alcool et cannabis
Une affaire "tristement banale dans le déroulement", selon le ministère public, marquée par la consommation massive d’alcool et de cannabis. C'est d'ailleurs ainsi que les jeunes expliquent leur comportement. La relaxe a été demandée, et obtenue pour l’un des prévenus, celui qui a été reconnu non coupable par un gendarme. Pour outrage à dépositaire de l’autorité publique et dégradation d’un véhicule de la gendarmerie, trois autres sont condamnés à cent heures de travaux d’intérêt général, comme requis, à effectuer dans un délai d’un an et demi ou ils encourent trois mois de prison. Et le quatrième aura soixante heures de TIG, là aussi comme le réquisitoire du ministère public, à faire en dix-huit mois pour ne pas écoper de deux mois au Camp-Est.
Compte-rendu télé par Natacha Lassauce-Cognard et Cédric Michaut