Le secteur de la santé sous tension à l'Ile des Pins

A la pharmacie de Vao, à l'Ile des Pins.
Comme dans beaucoup de communes de brousse et des îles, la prise en charge des patients devient de plus en plus difficile à l'Ile des Pins. Un seul médecin assure désormais les permanences au dispensaire de Vao. Les Kunié s’interrogent sur la continuité des soins sur l'île.

Déjà touchée par une pénurie de soignants avant les émeutes, la Nouvelle-Calédonie fait face à un risque accru de désert médical depuis les violences du13 mai. Et l'Ile des Pins n'est pas épargnée.

Sur cette île de 2 000 âmes, les habitants viennent se faire soigner à Vao. Même chose pour se fournir en médicaments. Diabétique, Lysiane Cagnewa a suivi son traitement sans interruption, malgré le manque de transport aérien et maritime durant quelques semaines. "Je fais confiance (à la pharmacienne)", confie cette habitante de Kunié.


Maintenir l'approvisionnement en médicaments

Ce climat de confiance instauré entre Joanna Monnot et sa patientèle dure depuis maintenant deux ans. Malgré les exactions commises sur l’Ile des Pins à la mi-juillet, la pharmacienne a toujours assuré l’approvisionnement des médicaments pour les personnes atteintes de maladies chroniques. "Je n'ai jamais eu de problèmes à l'Ile des Pins. Je m'entends très bien avec ma patientèle".

Joanna Monnot travaille à côté du centre médico-social qui dépend de la Province Sud. Après les exactions commises à l’encontre de certains personnels soignants, la Maison bleue a annoncé qu’à partir du 5 août, un seul un médecin assurerait désormais les permanences, aux horaires habituels, du lundi au vendredi. Mais il n'y aura plus de praticien la nuit et le week-end. 

Dispensaire de l'Ile des Pins, à Vao.


Départ de la sage-femme

Autre ombre au tableau : le départ de la sage-femme et l’annulation des vacations du dentiste sur l’île. Quant aux patients fragiles et aux femmes enceintes, il leur est conseillé de se rapprocher de la Grande Terre. Enfin, les malades doivent appeler le 15 en cas d'urgence.

"J'espère de tout mon cœur que la situation va se rétablir, poursuit Joanna Monnot. Mais je comprendrais très bien qu'un médecin choisisse la Réunion plutôt que l'Ile des Pins car la situation est beaucoup plus stable." 

La Province Sud n’a pas souhaité communiquer d’avantage sur la situation actuelle au dispensaire de l’Ile des Pins.