Cela ne devait être qu’un simple déplacement pour faire le point sur les travaux de sécurisation financés par la province Sud après l’incendie de l’église de Vao, en juillet dernier, mais également pour aller à la rencontre d’acteurs du tourisme local, très touchés par la crise que traverse la Nouvelle-Calédonie actuellement. Mais le déplacement a très mal tourné.
Les deux élues Rassemblement à la province Sud, Virginie Ruffenach et Laura Vendegou revenaient d'une visite à l'église de Vao et c’est lors de rencontres à la tribu de Komagna, dans le sud de l’île qu’elles ont été prises à partie par un groupe de jeune qui leur demande de quitter l’île. "Je me suis faite chasser de manière très agressive par quelques jeunes qui ne souhaitaient parler de rien mais exigeaient que nous ne mettions plus un pied à l’île des pins", relate Virginie Ruffenach sur un communiqué publié hier sur les réseaux sociaux.
Le ton monte et la délégation est mise en sécurité à l’Igesa, centre de vacances des forces armées, situé non loin, au bord de la plage de Kuto. Elles sont alors insultées et leur voiture caillassée.
Affrontements entre agresseurs et forces de l'ordre
Virginie Ruffenach et Laura Vendegou sont alors évacuées à bord de l’hélicoptère qui les avait amenées à l'île des Pins. Mais sur place des affrontements continuent entre agresseurs et force de l’ordre. Ces derniers essuient des jets de cocktail molotov selon la gendarmerie.
Une altercation vivement dénoncée par Virgnie Ruffenach. "On rend les élus de la province persona non grata à Kunie," écrit-elle.
Même tonalité pour Laura Vendegou. "Ce qui nous est arrivé aujourd’hui sur l’île de Kwenyii m’attriste profondément, a réagi, également via les réseaux sociaux, Laura Vendegou. Je suis triste que ces actions aient entaché l’image de notre belle île. Pour autant, la violence et l’exclusion ne l’emporteront pas."
Vive réaction de Sonia Backès
Vive réaction également de la présidente de la province Sud. Dans un communiqué, publié sur les réseaux sociaux, Sonia Backès dénonce cette agression. "L’île des Pins est passée aujourd’hui de l’île la plus proche du paradis à l’île la plus proche de l’enfer", réagit-elle avant de demander des comptes aux autorités coutumières de l'île. "Je veux (...) dire au grand chef de l’île des Pins (...) qu’il n’y aura plus un seul soutien de la province Sud à l’île des Pins, tant qu’il cautionnera cet état de fait, pour dénoncer et soumettre les fauteurs de troubles aux autorités et pour présenter des excuses aux élues agressées", prévient la présidente de la province Sud.